La chaîne des Aravis est une chaîne de montagnes située dans les Préalpes à cheval entre la Haute-Savoie (versant ouest) et la Savoie (versant est). Son plus haut sommet est la pointe Percée (2 750 m) que se partagent les communes du Grand-Bornand, de Sallanches et du Reposoir. L'extrémité septentrionale du massif est appelée chaîne du Reposoir[1],[2].
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Les noms des montagnes font partie des couches les plus anciennes des noms. La plupart du temps ils sont d’origine celte ou indo-européenne. Dans la langue celte, Aravis signifie «aïeux, ancêtres[3]». C’est un mot composé sur les racines celtes –avo «grands parents» et Are- «devant». Soit les montagnes de la chaîne étaient perçues comme l’incarnation des ancêtres, soit la tribu celte qui peuplait les lieux se considérait comme «ceux du grand ancêtre». La racine -avo se retrouve dans un autre toponyme des Aravis: la Pierre à Voix de Sallanches. C'est un grand bloc rocheux détaché de la masse des Aravis. À l'époque celte, c'était sans doute une pierre «Avo», c'est-à-dire une pierre «ancêtre». Comme la Pierre Avoi dans le canton du Valais, la Pierre à Voix de Sallanches ressemble à un mégalithe. Or, selon certains archélogues, les mégalithes érigés par les indo-européens commémoraient la mémoire des ancêtres.
La toponymie des Aravis contient des éléments qui indiquent des limites de territoire celte. La pointe des Arbennes se situe vers l’extrémité nord du massif. C’est un toponyme celte caractéristique des limites de territoire[4]. Au sud du massif, sur la limite entre les communes de Serraval et Manigod, se trouve la Riondaz[5]. C’est un autre toponyme courant sur les limites de pagus. Dans leur territoire, les Gaulois s’orientaient face à l’est (are[6] en celte continental). Le point le plus oriental du massif est la pointe d’Areu.
Comme tous les massifs des Préalpes, la chaîne des Aravis est constituée principalement de calcaire (et ses dérivés).
Climat
Les Aravis sont un massif particulièrement arrosé, mais les anciens redoutaient particulièrement les années très pluvieuses et froides qui étaient des années de faibles récoltes et potentiellement de famines comme en 1812.
Dès 1881, la vallée de Thônes accueille une des 172 stations météorologiques recensées dans les Alpes:
entre 1881 et 1910, la vallée connaît des précipitations annuelles moyennes de 1 556 mm, la classant deuxième après celle de Flumet avec 1 642 mm;
entre 1932 et 1992, les précipitations annuelles moyennes sont de 1 743 mm;
entre 1992 et 2002, les précipitations annuelles moyennes sont de 1 844 mm.
Les années de sécheresse — relative — les plus mémorables sont les années 1782, 1800, 1802, 1816, 1818, 1832, 1859, 1870, 1893, 1904, 1906, 1921, 1949, 1962, 1976, 1983, 1984, 1994 et 2003[7].
Parmi les années les plus froides: (−22,2°C), , (−21,0°C), (−21,2°C), (−18,0°C).
Histoire
Au Moyen Âge, le seigneur des Clefs régnait sur une grande partie des Aravis. Son vaste domaine s'étendait du Reposoir jusqu'à la rive droite du lac d'Annecy.
En 1851, la vallée de Thônes est frappée d'une importante épidémie de variole (petite vérole).
En 1911, la 9eédition du Tour de France cycliste pénètre pour la première fois dans le massif en arrivant par la Giettaz, passant la col des Aravis et descendant la vallée de Thônes.
Le Régie d’électricité de Thônes est créée à la fin des années 1920 par 13 communes des Aravis pour amener l'électrification de la vallée de Thônes et de la Giettaz. Depuis 1931, la régie fournit et distribue l'électricité.
Le , création du Syndicat des expéditeurs de véritables reblochons.
En 1971, la «Coopérative des producteurs de reblochon fermier» est créée à Thônes. Une fête se tient à La Clusaz début août depuis 1962.
En 1991, le festival international «Au Bonheur des Mômes» est créé au Grand-Bornand.
En 2006, la chaîne des Aravis est classée «site Natura 2000» ce qui garantit son environnement et sa biodiversité. Le , le président Nicolas Sarkozy, en déplacement à La Clusaz, à l'occasion d'une table ronde organisée sur l'économie de montagne annonce le classement de la chaîne des Aravis en réserve naturelle, ce qui divise les maires concernés.
Activités
Article détaillé: Domaine des Aravis.
La chaîne des Aravis est souvent étroitement associée au massif des Bornes, qu'on appelle alors massif des Bornes-Aravis. Mais on rencontre également l'appellation raccourcie «massif des Aravis» pour l'ensemble du massif, peut-être un effet du marketing touristique.
Le «Master des Neiges» est une compétition de raquette à neige (finale de la coupe d'Europe), mi-mars à Thônes/Manigod au plateau de Beauregard.
Lieux et monuments
Maison de la pomme et du Biscantin (cidre local) à Serraval.
Le pont romain situé sur la commune Les Clefs est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du .
La chapelle des Aravis construite au col en 1624.
Le plateau de Beauregard, partagé entre 4 communes, offre un panorama sur la chaîne des Aravis et sur le massif du Mont-Blanc. Il dispose d'une flore particulièrement riche grâce à ses nombreuses tourbières. Son territoire présente un fort magnétisme et la foudre frappe souvent lors des orages. Il existe sur le plateau deux vestiges très anciens, le menhir de la Croix-Fry et le mur de Colomban.
La scierie du Pont de la Scie à La Clusaz, écomusée du Bois et de la forêt.
Le four des Murailles à Manigod.
La maison du patrimoine du Grand-Bornand, la maison du patrimoine de Manigod, la galerie des amis du Val-de-Thônes.
À Saint-Jean-de-Sixt, en contrebas de la route de La Clusaz, exista longtemps une carrière de meules en pierre pour les moulins dont la production fut à son apogée au XVIIIesiècle.
Il existe plusieurs ouvrages militaires dont le blockhaus bétonné du défilé de Dingy et celui de Morette.
La cascade de la Belle Inconnue dans un vallon boisé près de Morette.
La pierre de Tardevant aux Confins qui marque la frontière des pâturages entre La Clusaz et le Grand-Bornand, trace indélébile de l'accord de 1755 entre les deux communes.
Protection environnementale
La chaîne des Aravis est une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique, classée sur une surface de 8 034 hectares. C'est un site de nidification de l'Aigle royal et du Gypaète barbu[11]. Les forêts des Aravis sont constitueés en moyenne par 70% de conifères.
Dans la culture
Films
La Jeune Fille et les Loups de Gilles Legrand, un film inspiré de La Mort du loup d'Alfred de Vigny et tourné dans les Aravis. Au sortir de la Grande Guerre, une jeune fille désireuse de devenir la première femme vétérinaire est amenée à s'opposer à l'éradication planifiée de la dernière meute de loups en France qui ignorant les frontières réapparaîtront naturellement en provenance d'Italie.
Légende
Une légende locale raconte que Gargantua, contrarié dans son franchissement des Alpes, donna un grand coup de pied dans la chaîne des Aravis, un morceau s'en détachant —créant le col des Aravis— et alla retomber dans le massif du Beaufortain—donnant la Pierra Menta.
Notes et références
MB Management, Plan de prévention des risques naturels prévisibles de la commune de Le Reposoir, Préfecture de la Haute-Savoie – Direction départementale des territoires de la Haute-Savoie, , 114p. (lire en ligne), p.10
DIREN – Rhône-Alpes (Chatelain Marc), Chaîne des Aravis – ZNIEFF continentale de type II, INPN, SPN-MNHN Paris, , 19p. (lire en ligne), p.3
Xavier Delamarre, Les noms des Gaulois, Vaucresson, les Cent chemins, , 411p. (ISBN978-1-5468-6932-0 et 1-5468-6932-8, OCLC1013539963, lire en ligne), p.127-130
Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise: une approche linguistique du vieux-celtique continental, Arles/impr. en Lituanie, Éditions Errance, , 440p. (ISBN978-2-87772-631-3 et 2-87772-631-2, OCLC1055598056, lire en ligne), p.53
Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise: une approche linguistique du vieux-celtique continental, Arles/impr. en Lituanie, Éditions Errance, , 440p. (ISBN978-2-87772-631-3 et 2-87772-631-2, OCLC1055598056, lire en ligne), p.164
Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise: une approche linguistique du vieux-celtique continental, Arles/impr. en Lituanie, Éditions Errance, , 440p. (ISBN978-2-87772-631-3 et 2-87772-631-2, OCLC1055598056, lire en ligne), p.52
Catherine Lansard, Gilles Lansard, Aravis: Les plus belles randonnées, Glénat, coll. «Montagne Randonnée», 2005 (ISBN2723450864)
Jean-Luc Darlix, «Ballades hivernales dans les Aravis», La Montagne & Alpinisme, Fédération française des clubs alpins et de montagne, no1, (lire en ligne, consulté le ).
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