Faaite (anciennement orthographié de Faaiti) est un atoll situé dans l'archipel des Tuamotu en Polynésie française. Il fait administrativement partie de la commune d'Anaa, un atoll voisin.
Faaite | ||
Vue satellite de la NASA | ||
Géographie | ||
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Pays | France | |
Archipel | Tuamotu | |
Localisation | Océan Pacifique | |
Coordonnées | 16° 43′ S, 145° 19′ O | |
Superficie | 8,87 km2 | |
Géologie | Atoll | |
Administration | ||
Collectivité d'outre-mer | Polynésie française | |
District | Tuamotu | |
Commune | Anaa | |
Démographie | ||
Population | 317 hab. (2017[1]) | |
Densité | 35,74 hab./km2 | |
Plus grande ville | Hitianau | |
Autres informations | ||
Découverte | 1803 | |
Fuseau horaire | UTC-10 | |
Géolocalisation sur la carte : îles Tuamotu
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Île en France | ||
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Faaite est situé à 15 km à l'ouest de Tahanea, l'île la plus proche, à 21 km à l'est de Fakarava, et à 61 km au nord d'Anaa ainsi qu'à 418 km au nord-est de Tahiti. L'atoll de forme ovale s'étend sur 26 km de longueur et 12 km de largeur maximales pour une superficie de terres émergées de 9 km2. Son lagon fait 227 km2 et est accessible par une passe artificielle, dite de « Teporihoa[2] » creusée à l'ouest près du village d'Hitianau.
D'un point de vue géologique, l'atoll est l'excroissance corallienne (de quelques mètres) du sommet d'un petit mont volcanique sous-marin homonyme, qui mesure 1 925 mètres depuis le plancher océanique, formé il y a 53,5 à 55,0 millions d'années[3].
En 2017, la population totale de Faaite est de 317 personnes[1],[4] principalement regroupées dans le village de Hitianau ; son évolution est la suivante :
1983 | 1988 | 1996 | 2002 | 2007 | 2012 | 2017 | ||
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185 | 222 | 246 | 310 | 362 | 401 | 317 | ||
Sources ISPF[5] et Gouvernement de la Polynésie française. |
La première mention de l'atoll par un Européen est faite en 1803 par le navigateur anglais John Buyers (en) qui l'aborde avec son navire le Margaret[6]. Il est ensuite visité par Fabian Gottlieb von Bellingshausen le qui la nomme île Miloradowitch[7],[8].
Au XIXe siècle, Faaite devient un territoire français, peuplé environ 150 habitants, qui développe une petite production d'huile de coco (d'environ dix tonneaux par an vers 1860)[9]. À partir de 1870, l'évangélisation de l'atoll est entreprise par des missionnaires catholiques, notamment menée par les pères Germain Fierens (18xx-1900) et Vincent de Paul Terlijn (1849-1906) qui meurt sur l'atoll lors du passage, le , d'un cyclone[10]. Vers 1900 est érigée l'importante église Sainte-Marie-Madeleine de Faaite dans le village d'Hitianau (l'église sera entièrement rénovée en 2008)[11].
L'atoll a été rendu célèbre après l'affaire des « bûchers de Faaite[12] » survenue le . Six personnes avaient été jetées dans un feu – certaines par leurs propres enfants – la population étant persuadée qu'elles étaient possédées par le démon. Peu de temps auparavant, trois « prêtresses » étaient venues sur l'atoll prêcher le « Renouveau charismatique », plongeant peu à peu les habitants dans l'hystérie collective. Faaite étant isolée de Tahiti, les autorités n'étaient intervenues que deux jours après le premier bûcher. Vingt-quatre hommes et femmes avaient comparu devant la Cour d'assises de Papeete et vingt-un avaient été condamnés en . L'homme considéré comme le principal meneur a écopé de quatorze ans de prison[12]. Aujourd'hui, il ne reste qu'une simple plaque commémorative à l'endroit où avaient été dressés les bûchers.
Faaite présente la particularité de posséder, près des quais de Hitianau, un exemplaire de Erythrina variegata (en tahitien : Atae) potentiellement importé de Tahanea[13].
Faaite vit de la culture des cocotiers pour la production de coprah, de la pêche aux holothuries pour l'exportation vers l'Asie et de l'exploitation de parcs à poissons près de la passe ainsi que d'une petite activité de perliculture autorisée sur 100 ha dans l'ouest du lagon[4]. L'activité principale de l'atoll est le tourisme en raison d'un site exceptionnel : le koko de Faaite, situé au nord-est de l'atoll, l'un des plus beaux des Tuamotu[14]. Un koko est un conduit naturel karstique qui communique avec l'océan et d'où l'eau sort avec force lors de chaque marée montante et s'évacue en un fort siphon à marée descendante.
L'atoll possède un aérodrome, avec une piste de 1 200 m, situé au nord-ouest de l'île. Il accueille, en moyenne, environ 150 vols et 2 700 passagers par an[15].
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