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Le parc national des lacs de Plitvice ([ˈplitvitsɛ], appelé Nacionalni park Plitvička jezera en croate) est un parc national de Croatie, qui se situe à mi-chemin entre les villes de Zagreb et Zadar au sein d'un plateau karstique. C'est à la fois le plus ancien des parcs nationaux du sud de l'Europe et le plus étendu de Croatie. Il fut créé le et ajouté sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1979.

Parc national des lacs de Plitvice
Géographie
Pays
Croatie
Comitats
Lika-Senj
Karlovac
Coordonnées
44° 52′ 40″ N, 15° 36′ 52″ E
Ville proche
Zagreb
Superficie
294,62 km2
Administration
Nom local
(hr) Nacionalni park Plitvička jezera
Type
National park of Croatia (d), group of interconnected lakes (d)
Catégorie UICN
II
WDPA
Création
Patrimonialité
 Patrimoine mondial (1979)
Visiteurs par an
1 367 304[1](2015)
Site web
Patrimoine mondial
Date d'entrée
Identifiant
Critères
Localisation sur la carte d’Europe
Localisation sur la carte de Croatie

Le parc, d'une superficie de 296 kilomètres carrés, comprend non seulement les lacs de Plitvice (en croate Plitvička jezera), qui forment un ensemble de seize grands lacs, reliés entre eux par 92 cascades ou de petites rivières tourmentées, mais aussi la forêt environnante (forêt de type primitive composée principalement de hêtres et de sapins) où naît la rivière Korana et qui abrite de nombreuses espèces animales et végétales rares dont les représentants les plus connus sont l'ours brun et le loup. La faune et la flore y sont prospères comme en témoigne la richesse piscicole des lacs.

Chaque année, le parc accueille plus de 1 million de visiteurs[1]. Un chemin en rondins de bois fait le tour du parc, mais il est aussi possible de le visiter en utilisant un train panoramique et de traverser les plus grands des lacs en bateau. Hormis le chemin et les quelques aménagements pour les touristes, la nature est laissée à l'état sauvage, aucune intervention humaine n'étant autorisée.


Toponymie


Le terme de Plitvice est utilisé la première fois en 1777 par un certain Dominik Vukasović, pasteur de la ville d'Otočac[2], alors que les premiers documents cartographiques existaient au siècle précédent[3]. Ce nom provient des lacs du parc, peu profonds, soit en croate pličina ou plitvak, plitko. D'autres hypothèses le disent provenir de la localité slovène de Plitvica ; c'est par ailleurs cette forme que prend le terme lorsqu'il est accompagné de celui désignant les lacs (jezero en croate), Plitvička jezera, signifiant « lacs de Plitvice ». Il a donné son nom à une ville proche.


Géographie


Carte de l'ensemble du parc.
Carte de l'ensemble du parc.
Chutes d'eau dans le parc national des lacs de Plitvice. Avril 2018.
Chutes d'eau dans le parc national des lacs de Plitvice. Avril 2018.

Situation et géomorphologie


Le parc des lacs de Plitvice se situe dans le Sud-Est de l'Europe, en Croatie, à mi-chemin entre Zagreb et Zadar. Il s'étale sur près de 29 685 ha, dont 200 ha recouverts de lacs. Il est à cheval sur deux comitats, avec plus de 90 % de son étendue située sur le comitat de Lika-Senj et le reste sur le comitat de Karlovac. Le plateau est délimité par deux massifs des Alpes dinariques : le Mala Kapela à l'ouest et le Lička Plješivica avec notamment le Medveđak à l'est. Les lacs sont situés à l'extrême nord de la Lika, dans la région de Kordun et sont formés par deux rivières et diverses sources souterraines ; ils donnent eux-mêmes naissance à la Korana, une rivière karstique de 134 km. Les grands axes routiers desservent la région du parc, comme ceux traversant d'Est en Ouest le pays (depuis la baie de Kvarner et le Gorski Kotar jusqu'à la Serbie ou la Bosnie) ou ceux reliant le Nord au Sud (depuis Zagreb vers l'Adriatique, comme l'A1 Zagreb-Split qui passe à 50 km à l'ouest du parc)[4].

La région des lacs se trouve à l'interface de la plaine septentrionale et des montagnes karstiques des Alpes dinariques. L'altitude minimale du parc est de 367 m, correspondant à la partie la plus en aval de la Korana ; le point le plus élevé est le mont Seliški Vrh du massif de Mala Kapela culminant à 1 279 m d'altitude. Les roches karstiques forment principalement dolomie et calcaire, et le relief est donc agrémenté de formations telles que les dolines, les ouvalas, les poljés et les ponors.


Hydrogéologie


Vue satellite de la zone des lacs (luminosité retouchée).
Vue satellite de la zone des lacs (luminosité retouchée).

« La quintessence des Lacs de Plitvice est dans le travertin, les algues et les mousses… »

 Ivo Pevalek

Le relief du site a été créé de manière conjointe à la formation les Alpes dinariques, mais il a depuis, avec les lacs karstiques, sans cesse été façonné par l'eau érodant mécaniquement et chimiquement, pénétrant la roche, formant grottes, lacs et chutes d'eau. L'eau combinée au dioxyde de carbone du sol forme de l'acide carbonique qui dissout dolomite et calcaire des roches karstiques. L'eau s'évapore dans les lacs exposés à l'extérieur ou perd son dioxyde de carbone lors de turbulences, et cause la précipitation puis le dépôt du calcaire. Si celui-ci se fait sur un substrat imperméable, comme c'est le cas des lacs supérieurs du parc, il mène à la formation des barrières de travertin qui séparent les lacs entre eux en emprisonnant également des mousses et autres plantes comme Palustriella commutata ou Bryum pseudotriquetrum. Ce phénomène géologique, dont l'ancienneté ne dépasserait pas quatre millénaires, se poursuit aujourd'hui et en modifie constamment l'aspect. C'est lui qui fait la beauté et l'attrait du parc, tout comme au parc national de Krka, notable pour les mêmes types de paysage. La chimie n'est peut-être pas l'unique actrice de la formation du travertin, et des micro-organismes sont jugés susceptibles de créer cette roche sédimentaire dès les années 1920 par le scientifique Ivo Pevalek, qui essaya le premier de protéger le parc des activités humaines[5],[6].

Vue en coupe de l'étagement des principaux lacs.
Vue en coupe de l'étagement des principaux lacs.

Deux sources principales alimentent la partie la plus en amont et la plus au sud du système hydrologique : la rivière noire (Crna rijeka), qui prend sa source à 670 m d'altitude et mesure deux kilomètres de long, et qui doit son nom aux mousses sombres qui tapissent son lit ; la rivière blanche (Bijela rijeka), qui prend sa source au col Čudin Klanac, qui doit son nom au sable blanc, d'origine karstique, qui sort à sa source. Ces deux rivières forment la Matica qui se jette, avec d'autres cours pérennes bien que de débits moins importants, dans le lac Prošćansko. Celui-ci est le premier lac d'un défilé d'autres tous reliés et se succédant en cascade sur un dénivelé cumulé est de 158 m. Les douze premiers de ces lacs sont nommés « lacs supérieurs » (Gornja jezera), les quatre suivants « lacs inférieurs » (Donja jezera)[7],[8].


Lacs supérieurs

Ces lacs se succèdent dans un relief évasé et avec un dénivelé relativement faible. Contrairement aux lacs inférieurs, la roche est majoritairement dolomitique, légèrement plus dure que le calcaire et moins perméable à l'eau. Par altitude décroissante, on nomme principalement :


Lacs inférieurs

Chemin de randonnée dans les lacs inférieurs, vus depuis le haut du canyon.
Chemin de randonnée dans les lacs inférieurs, vus depuis le haut du canyon.
La « Grande cascade », d'une hauteur de 76 m.
La « Grande cascade », d'une hauteur de 76 m.

Le second groupe est celui des « lacs inférieurs », qui forment un canyon calcaire à travers un relief escarpé. Ils se situent donc en aval du lac Kozjak soit, par altitude décroissante :


Grottes


Vue sur un lac, depuis une grotte.
Vue sur un lac, depuis une grotte.

De nombreuses grottes calcaires ont été creusées par l'eau, et celles se trouvant près des lacs ont parfois été aménagées pour permettre leur visite par les touristes. C'est le cas de la grotte Supljara (Pecina Supljara) dont l'entrée mesure une vingtaine de mètres de haut, et qui est pourvue d'escaliers permettant d'accéder à son sommet, où un trou mène en surplomb des lacs, sur un chemin longeant le canyon des lacs inférieurs. La grotte Golubnjaca (Golubnjaca pecina) est également remarquable, avec ses deux entrées de 24 et 46 m de haut et ses 160 m de long. Elle se situe à la base du canyon et était autrefois électrifiée. D'autres grottes du parc offrent des intérêts paléontologiques et archéologiques, et ne sont de fait pas ouvertes aux visiteurs[11].


Écosystème



Climat


Le site présente un climat continental et montagnard dans les cols environnants les lacs, qui mesurent près de 700 ou 800 mètres. Aux étés doux et ensoleillés, mais pas excessivement chauds, succèdent des hivers rudes et neigeux. La température ne dépasse jamais 36 °C les jours les plus chauds, et même l'été les matinées restent fraîches. L'automne est court et agréable, finissant dès novembre avec les premières neiges ; l'hiver est le plus rude en janvier et février et la neige tient alors au sol durant 20 à 25 jours durant ces mois-ci, elle cesse de tomber fin mars, et les lacs sont généralement gelés et recouverts de neige en décembre et janvier ; le printemps tardif est froid et pluvieux[12]. La température annuelle moyenne est de 8 à 10 °C et les précipitations annuelles de 1 200 à 1 400 mm. La température de l'eau des lacs Prošćansko et Kozjak augmente en été jusqu'à 24 °C.


Flore



Abords des lacs

Cyclamen purpurascens dans le parc des lacs de Plitvice.
Cyclamen purpurascens dans le parc des lacs de Plitvice.

La flore du parc est riche et variée, comptant près de 1 400 espèces et sous-espèces, dont de nombreuses endémiques du site (25 espèces et sous-espèces), ou découvertes dans la région proche[13]. Les prés humides se composent de la Scille des prés (Scilla litardierei), de l'édréanthe Edraianthus tenuifolius ou de la Renoncule thora (Ranunculus thora). Parmi les plantes rares on compte le Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus), la Ligulaire de Sibérie (Ligularia sibirica) découverte en 1989 dans le parc qui en serait le site le plus méridional, la crépide Crepis conyzifolia, Telekia speciosa, la Drosera à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) des lieux marécageux, la Petite utriculaire (Utricularia minor), une plante carnivore et aquatique et enfin Cladium mariscus, qui pousse sur les rivages des lacs[14]. Parmi les plantes menacées et protégées on recense par exemple la Cardamine fausse-chélidoine (Cardamine chelidonia), le daphné Daphne blagayana, les lis Lilium bulbiferum et L. carniolicum, les primevères Primula kitaibeliana et P. wulfeniana, le fragon Ruscus hypoglossum et la Pivoine mâle (Paeonia mascula)[15].

Les environs des lacs sont très boisés : le Hêtre (Fagus sylvatica), l'Érable à feuilles obtuses (Acer obtusatum) et les fustets Cotinus coggygria, ou « arbres à perruques », donnent un aspect diapré et changeant au fil des saisons. On trouve également six essences de saules (Salix spp.). Dans la partie sud pousse la bruyère carnée Erica carnea. Les abords des lacs voient croître trois espèces de pétasites : le Grand pétasite (Petasites hybridus), P. kablikianus et le Pétasite blanc (P. albus), ainsi que des menthes (Mentha spp.) et des carex (Carex spp.)[14].

Parmi les plantes aquatiques, on compte Myriophyllum verticillatum qui tapisse le fond des lacs les moins profonds et le Roseau commun (Phragmites australis), mais aussi les polypogons Polypogon viridis qui forment les « barbes vertes » (zelena bradica) à travers les chutes d'eau, ou encore l'Eupatoire à feuilles de chanvre (Eupatorium cannabinum) qui croît près des cascades[14].


Forêts

La forêt en arrière-plan d'un lac de Plitvice.
La forêt en arrière-plan d'un lac de Plitvice.

Les forêts du parc sont couvertes à près de 73 % de hêtres (Fagus sylvatica) ; les sapins couvrent quant à eux 22 % de la forêt, notamment le Sapin blanc (Abies alba). Les hêtres, ou plutôt l'association Lamium orvala-Fagetum sylvaticae domine dans tout l'étage collinéen, s'étalant depuis les abords des lacs jusqu'à 700 m d'altitude. Les seules autres espèces qui se font une place parmi eux sont l'Érable sycomore (Acer pseudoplatanus), l'Érable plane (Acer platanoides) et le Chêne rouvre (Quercus petraea). Au-dessus de 700 m, dans la forêt dinarique, prend place l'association Abieti-Fagetum dinaricum où le hêtre et le sapin dominent mais les autres essences sont mieux représentées. On trouve l'Épicéa commun (Picea abies), l'Érable sycomore et l'Orme de montagne (Ulmus glabra). Parmi les autres types de forêt rencontrés, on trouve parmi les essences le Pin noir (Pinus nigra), le Pin sylvestre (Pinus sylvestris), le Bouleau verruqueux (Betula pendula) et le Peuplier tremble (Populus tremula), des ostryas et des charmes. La forêt vierge « Čorkova uvala » est réputée pour ses hauts et gros arbres centenaires et les bois morts qui couvrent son sol. Elle est composée de 47 % de hêtres, 40 % de sapins, 13 % d'épicéas[16].


Faune



Invertébrés

Calopteryx virgo mâle, une demoiselle appréciant les eaux vives, au bord de l'eau d'un des lacs de Plitvice.
Calopteryx virgo mâle, une demoiselle appréciant les eaux vives, au bord de l'eau d'un des lacs de Plitvice.

On a dénombré près de 70 espèces de lépidoptères (papillons) dans le parc[17]. Les lycénidés sont notamment représentés par l'Azuré du serpolet (Phengaris arion) et l'Azuré de la croisette (Phengaris rebeli), les papilionidés par le Machaon (Papilio machaon) et le Flambé (Iphiclides podalirius), les nymphalidés par le Vulcain (Vanessa atalanta), le Paon-du-jour (Aglais io), la Carte géographique (Araschnia levana) et la Belle-Dame (Vanessa cardui). On recense aussi quelques piéridés comme l'Aurore (Anthocharis cardamines), la Piéride du chou (Pieris brassicae), la Piéride de la moutarde (Leptidea sinapis) et le Citron (Gonepteryx rhamni). Parmi les Noctuoidea, on trouve la Noctuelle porphyre (Lycophotia porphyrea), l'Halias du chêne (Bena bicolorana), l'Avrilière (Moma alpium), l'Arlequinette jaune (Emmelia trabealis), la Méticuleuse (Phlogophora meticulosa), le Hibou (Noctua pronuba), l'Écaille martre (Arctia caja) et le Double oméga (Diloba caeruleocephala). Un trichoptère endémique du parc a été décrit : Drusus croaticus[18].

L'étude de la faune cavernicole a permis la description de nouvelles espèces comme le pseudoscorpion Neobisium speluncarium, de l'amphipode Niphargus rucneri ou du mille-pattes Attemsia likana[19]. Un coléoptère, Machaerites udrzali, est lui endémique du parc ; globalement cette faune est menacée par la collecte illégale[20]. Du côté des crustacés, les eaux des lacs sont notamment occupées par l'Écrevisse à pattes rouges (Astacus astacus).


Vertébrés

Chevesnes (Squalius cephalus) dans l'eau des lacs de Plitvice.
Chevesnes (Squalius cephalus) dans l'eau des lacs de Plitvice.

Poissons

Plusieurs espèces de poissons prolifèrent dans les eaux des lacs. Ces derniers étant en altitude et peu eutrophisés, ils recueillent la Truite de rivière (Salmo trutta), notamment la truite de lac (S. t. lacustris) et la truite fario (S. t. fario), ainsi que la Truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss). On trouve également le Chevesne (Squalius cephalus), le Rotengle (Scardinius erythrophthalmus), le Vairon (Phoxinus phoxinus) et l'Omble chevalier (Salvelinus alpinus)[21].


Amphibiens

Divers amphibiens vivent près des eaux dont la Salamandre tachetée (Salamandra salamandra), la Salamandre noire (Salamandra atra), le Triton alpestre (Ichthyosaura alpestris), le Triton commun (Lissotriton vulgaris) et Triturus carnifex pour les urodèles ; les anoures sont représentés par la Grenouille rousse (Rana temporaria), la Grenouille agile (Rana dalmatina), la Rainette verte (Hyla arborea), le Crapaud commun (Bufo bufo) et le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata)[21],[22]. La présence du Protée anguillard (Proteus anguinus) est incertaine, même si certains indices laissent à croire qu'il pourrait habiter le sous-sol du parc[19].


Reptiles

Les reptiles sont représentés dans le parc par deux lacertidés, le Lézard vivipare (Zootoca vivipara) et le Lézard vert (Lacerta viridis), trois serpents, soit la Couleuvre tessellée (Natrix tessellata), la Couleuvre à collier (Natrix natrix) et la Vipère cornue (Vipera ammodytes) ainsi que par une espèce de tortues, la Cistude d'Europe (Emys orbicularis)[21].

Un colvert des lacs de Plitvice, avec quelques poissons nageant au-dessous.
Un colvert des lacs de Plitvice, avec quelques poissons nageant au-dessous.

Oiseaux

Près de 140 espèces d'oiseaux fréquentent le site, et plus de la moitié d'entre elles y nichent. Près des lacs, on observe, entre autres, la Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea), le Cincle plongeur (Cinclus cinclus), le Héron cendré (Ardea cinerea), le Canard colvert (Anas platyrhynchos), le Fuligule milouin (Aythya ferina) et le Plongeon arctique (Gavia arctica). Dans le parc les mésanges sont très diverses, et l'on observe en plus des plus courantes la Mésange nonnette (Poecile palustris) et la Mésange boréale (Poecile montana). Les bois hébergent aussi le Grimpereau des bois (Certhia familiaris) et le Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla), des pics comme le Pic à dos blanc (Dendrocopos leucotos) et le Pic noir (Dryocopus martius), ainsi que le Grand Tétras (Tetrao urogallus) et la Cigogne noire (Ciconia nigra). Parmi les rapaces nocturnes rencontrés dans le parc figurent la Chouette de l'Oural (Strix uralensis), le Hibou grand-duc (Bubo bubo), la Chouette hulotte (Strix aluco), la Chouette chevêchette (Glaucidium passerinum) ; les rapaces diurnes comptent notamment l'Aigle royal (Aquila chrysaetos), le Faucon hobereau (Falco subbuteo) et le Faucon pèlerin (Falco peregrinus)[21].


Mammifères

Plus d'une cinquantaine d'espèces de mammifères vivent dans le parc. Les plus petits et les plus nombreux sont des insectivores comme la Musaraigne des montagnes (Sorex alpinus), la Musaraigne carrelet (Sorex araneus), la Musaraigne de Miller (Neomys anomalus), ou des rongeurs comme le Campagnol commun (Microtus arvalis), le Campagnol souterrain (Microtus subterraneus), le Campagnol roussâtre (Clethrionomys glareolus), le Campagnol de Martino (Dinaromys bogdanovi), le Muscardin (Muscardinus avellanarius), le Lérotin commun (Dryomys nitedula) et le Loir gris (Glis glis)[21]. Les chauve-souris sont représentées par le Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale), le Grand rhinolophe (R. ferrumequinum), le Petit rhinolophe (R. hipposideros), la Barbastelle commune (Barbastella barbastellus), le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi), le Murin de Capaccini (Myotis capaccinii), le Petit murin (M. blythii oxygnathus) et le Grand murin (M. myotis)[22]. On recense aussi le Hérisson de l'Europe de l'Est (Erinaceus concolor), le Lièvre d'Europe (Lepus europaeus), le Putois (Mustela putorius), la Belette (Mustela nivalis), la Fouine (Martes foina), la Martre des pins (Martes martes), le Renard roux (Vulpes vulpes) et le Blaireau (Meles meles). La Loutre d'Europe (Lutra lutra) vit près des rivières et de certains lacs. Parmi les plus gros mammifères on compte le Chat sauvage (Felis silvestris), le Lynx boréal (Lynx lynx), le Loup gris commun (Canis lupus lupus), le Sanglier (Sus scrofa), le Chevreuil (Capreolus capreolus), le Cerf élaphe (Cervus elaphus) et enfin l'Ours brun (Ursus arctos), dont une cinquantaine côtoie le parc sur les 400 individus de cette partie des Balkans[23].


Histoire et protection


Parc national Plitvice *
Patrimoine mondial de l'UNESCO
Pays Croatie
Type Naturel
Critères (vii) (viii) (ix)
Superficie 29 685 ha
Numéro
d’identification
98
Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 1979 (3e session)
Année d’extension 1997 (21e session)
2000 (24e session)
Classement en péril 1992-1997
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

La région est habitée depuis des milliers d'années, d'abord par les Thraces, les Illyriens, puis par des tribus celtes (400 av. J.-C.), les Iapodes, les Romains (durant 600 ans), les Goths (400 apr. J.-C.), Byzantins (600 apr. J.-C.), les Avars et les Croates depuis 600 apr. J.-C.. Les Turcs sont présents dès 1500 apr. J.-C.[15]. Le lieu appartient au Royaume de Croatie jusqu'au rattachement de celui-ci avec le royaume de Hongrie en 1102. En 1528 il tombe sous la domination de l'Empire ottoman, et 150 ans plus tard, sous celle autrichienne de la monarchie des Habsbourg. Le site est alors surnommé « Le Jardin du Diable » (Hortus diabolus)[24] et fait alors partie de la Croatie militaire et recueille les réfugiés religieux comme les orthodoxes d'Europe centrale fuyant la répression ottomane. Au XIXe siècle les conflits turco-autrichiens s'apaisent et la zone échoit alors à la Banovina de Croatie, puis à la république fédérative socialiste de Yougoslavie et enfin à la République de Croatie en 1992.

Une première auberge destinée à recevoir les voyageurs, alors souvent itinérants, est construite au début des années 1860, puis agrandie pendant la trentaine d'années qui suit. En 1893, Gustav Janeček crée l'Association de la Protection et l'Entretien des Lacs de Plitvice en Croatie, visant le développement touristique avec la construction d'un premier hôtel près du lac Kozjak en 1896, la promotion du site par divers moyens ainsi que son aménagement (chemins, bancs…)[24]. Le véritable intérêt touristique pour ces lacs est donc suscité au début des années 1900. Dès 1928, une première protection légale est établie, mais durera à peine un an. En 1948 sous la République fédérative socialiste de Yougoslavie, un règlement sur l'administration des Parcs Nationaux est édicté, et le parc est officiellement établi en avril 1949. Celui-ci sera d'ailleurs amendé, avec notamment en 1997 un élargissement au bassin entier contenant le site. En , l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) estime que le parc mérite sa place dans le patrimoine mondial pour sa « beauté naturelle exceptionnelle, et la production naturelle de travertin (tuf) par l'action chimique et biologique[Note 1][2],[15] ». Le , l'UNESCO de l'Organisation des Nations unies place le parc parmi le patrimoine mondial de l'humanité[5],[25] ; c'est le seul parc national de Croatie dans ce cas[26].

Les films des années 1960 adaptant l'œuvre de Karl May des aventures du chef indien Winnetou ont en grande partie été tournés dans le parc. En le site est le théâtre de l'incident des lacs de Plitvice, premier conflit armé de la Guerre d'indépendance de Croatie. Les Serbes, menés par Slobodan Milošević, prennent la région et celle-ci ne sera reconquise qu'en avec l'opération Tempête menée par l'armée croate et mettant fin à la guerre.


Administration et fréquentation


Depuis la fin de la guerre le parc a retrouvé son aspect touristique : avec près d'un million de visiteurs par année (947 000 en 2008[3], 981 000 en 2010[27] et 1 082 696 en 2011[28]), les lacs de Plitvice forment aujourd'hui le site le plus visité de Croatie. Le parc est géré par l'État croate, et dépend principalement du Ministère de la culture et de son département de la protection de la nature ainsi que du Ministère de la protection environnementale, de l'aménagement du territoire et de la construction ; il emploie près de 750 personnes[29].

Le stationnement et l'entrée du parc sont payants, cette dernière coûtant près d'une dizaine d'euros en 2011. Les activités humaines sont limitées à la randonnée pédestre, le vélo sur plusieurs pistes cyclables, ou le ski sur les hauteurs, avec une station comprenant 400 m de pistes. Les autres déplacements se font avec les petits trains ou les bateaux touristiques du parc ; le parc se visite en six à huit heures[30]. Contrairement au parc national de Krka, la baignade est interdite dans les lacs de Plitvice. En plus des quelques restaurants et débits de boisson, quatre hôtels ainsi que deux campings accueillent les touristes[24]. Un marathon est organisé tous les ans, au début juin[30].


Annexes


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Articles connexes



Bibliographie



Liens externes



Notes et références



Notes


  1. Citation originale en anglais : « outstanding natural beauty, and the undisturbed production of travertine (tuff) through chemical and biological action[15]. »

Références


  1. (hr) « SEEbiz.eu / Plitvička jezera s rekordnim brojem posjetitelja »
  2. (hr) « Plitvička jezera », Turistička zajednica - Ličko Petrovo Selo (consulté le )
  3. (fr) « Les lacs de Plitvice », sur np-plitvicka-jezera.hr, Plitvice lakes national park (consulté le )
  4. Božičević, Penzar et Stilinović (2007), p. 7-8, « Situation géographique »
  5. Božičević, Penzar et Stilinović (2007), p. 9-10, « Le premier parc national croate »
  6. Božičević, Penzar et Stilinović (2007), p. 11-15, « Le fondement géologique et l'hydrogéologie de la région des lacs »
  7. Božičević, Penzar et Stilinović (2007), p. 21-24, « Les seize joyaux de Plitvice »
  8. Božičević, Penzar et Stilinović (2007), p. 49-64, Srećko Božičević, « Les lacs inférieurs »
  9. Božičević, Penzar et Stilinović (2007), p. 25-48, Srećko Božičević, « Les lacs supérieurs »
  10. (en) Rade Jug, « Foto Jug Plitvice » (consulté le )
  11. (en) Srecko Bozicevic, « Attractions in darkness of the Plitvice lakes », sur np-plitvicka-jezera.hr, Plitvice lakes national park (consulté le )
  12. Božičević, Penzar et Stilinović (2007), p. 65-67, Ivan Penzar, « Caractéristiques du climat des lacs de Plitvice »
  13. Plan de management (2007), p. 35-36, « 2.3.6. Plants »
  14. Božičević, Penzar et Stilinović (2007), p. 75-84, Nedeljka Šegulja, « Les végétaux rares et particulièrement intéressants des lacs de Plitvice »
  15. [PDF] (en) « IUCN REVIEW - World Heritage Nomination » (consulté le )
  16. Božičević, Penzar et Stilinović (2007), p. 85-94, Branimir Prpić, « Les forêts du parc national »
  17. Plan de management (2007), p. 38, « 2.3.7.2. Butterflies »
  18. (en) Mladen Kucinic, « Lepidoptera and caddis flies of the lakes », sur np-plitvicka-jezera.hr, Plitvice lakes national park (consulté le )
  19. Plan de management (2007), p. 40-42, « 2.3.7.5. Cave fauna »
  20. Plan de management (2007), p. 33-35, « 2.3.5.9. Subterranean habitats »
  21. Božičević, Penzar et Stilinović (2007), p. 95-102, Milorad Mrakovčić, « Le monde vivant des lacs et alentour »
  22. Plan de management (2007), p. 37-38, « 2.3.7.1. Amphibians, reptiles, insectivores, rodents and bats »
  23. Božičević, Penzar et Stilinović (2007), p. 103-110, Ðuro Huber, « Le monde animal particulièrement intéressant des lacs de Plitvice »
  24. (fr) « La Protection et le Tourisme », sur np-plitvicka-jezera.hr, Plitvice lakes national park (consulté le )
  25. (fr+en) « Parc national Plitvice », Organisation des Nations unies (UNESCO) (consulté le )
  26. (en) « Protected areas in Croatia » Internationally protected areas in the Republic of Croatia », sur dzzp.hr, State Institute for Nature Protection (consulté le )
  27. (hr) HINA, « Plitvička jezera lani posjetila 981 tisuća gostiju », sur novilist.hr (consulté le )
  28. (hr) Iva Vidović, « U Plitvice se ulaže još 51 milijun kuna », sur vecernji.hr, Večernji (consulté le )
  29. Plan de management (2007), p. 46-48, « 2.4.1. Population »
  30. Anne Teffo, Croatie, Le Guide Vert Michelin, (lire en ligne), « Parc national des lacs de Plitvice », p. 278-283
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[en] Plitvice Lakes National Park

Plitvice Lakes National Park (Croatian: Nacionalni park Plitvička jezera, colloquially Plitvice, pronounced [plîtʋitse]) is one of the oldest and largest national parks in Croatia.[2] In 1979, Plitvice Lakes National Park was inscribed on the UNESCO World Heritage list, due to its outstanding and picturesque series of tufa lakes, caves, connected by waterfalls.[3]

[es] Parque nacional de los Lagos de Plitvice

El Parque Nacional de los Lagos de Plitvice (en croata: Plitvička jezera; Plitvice pronunciado /plitˈvitsɛ/) es el más conocido de los parques nacionales croatas.
- [fr] Parc national des lacs de Plitvice

[it] Parco nazionale dei laghi di Plitvice

Il parco nazionale dei laghi di Plitvice (in croato Nacionalni park Plitvička jezera) è un'area naturale protetta che si trova in Croazia, nel complesso montuoso di Lička Plješivica, in un territorio di fitte foreste, ricco di corsi d'acqua, laghi e cascate.[1]



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