La centrale Bersimis-2 est une centrale hydroélectrique et un barrage érigés sur la rivière Betsiamites par Hydro-Québec, à Lac-au-Brochet, sur la Côte-Nord, au Québec. Cette centrale, d'une puissance installée de 845 MW, a été mise en service en 1959. Elle a été construite après Bersimis-1, une centrale sœur érigée en amont entre 1953 et 1956.
Il existe deux centrales Bersimis: Bersimis-1 et Bersimis-2.
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Articles détaillés: rivière Betsiamites et Pessamit.
La rivière Betsiamites, également connue sous le nom de Bersimis, est située à mi-chemin entre les rivières Saguenay et aux Outardes, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, 300 km en aval de la ville de Québec. La région est peu peuplée, à l'exception de la réserve innue de Betsiamites, située à l'embouchure de la rivière. Le mot Betsiamitesou Pessamit est d'ailleurs d'origine innue et signifie «L'endroit où les lamproies se réunissent»[1]
L'appellation Bersimis n'était pas utilisée par les Innus, les Français ou les Canadiens, étant plutôt introduite dans les relevés hydrographiques du fleuve Saint-Laurent réalisés par l'amiral britannique Henry Wolsey Bayfield en 1837. La Compagnie de la Baie d'Hudson utilise le même mot lorsqu'elle y établit un comptoir en 1855, tout comme le bureau de poste, ouvert en 1863. Après deux décennies d'efforts, les résidents et le gouvernement du Québec réussissent en 1919 à convaincre le gouvernement fédéral d'adopter Betsiamites. Mais l'usage administratif de l'appellationBersimis dure pendant des décennies et Hydro-Québec l'a utilisé dans les années 1950 pour nommer ses installations dans la région[2].
Ce territoire fait partie de l'écorégion des Laurentides centrales de l'écozone du Bouclier boréal. L'arrière-pays est boisé et dominé par des essences résineuses, comme l'épinette noire (Picea mariana), le sapin baumier (Abies balsamea) et l'épinette blanche (Picea glauca)[3],[4].
En 1937, le gouvernement du Québec accorde une concession forestière à l'Anglo-Canadian Pulp & Paper Co[5]. afin d'alimenter son usine de Forestville, sur la côte. On décrit la zone comme «un véritable paradis pour les sportifs; on y trouve en abondance du poisson, l'orignal, l'ours et nombre d'autres animaux sauvages»[6].
D'un point de vue technique, la rivière est bien adaptée au développement de l'hydroélectricité. La différence de niveau de 373 m sur une distance de 160 km entre le lac Pipmuacan et l'embouchure, dont une série de chutes et de rapides avec une dénivellation de 213 m sur une distance de 30 kilomètres constitue un attrait majeur pour les ingénieurs[1]. Le site de la centrale Bersimis-1 est idéal à un autre titre, puisque le débit de la rivière peut être contrôlé très facilement à la sortie du lac Cassé.
En plus, il était également possible de développer un deuxième site, à environ 30 km en aval du premier[7], afin de profiter d'une autre dénivellation de 113 m[1]. C'est ce deuxième site qui sera développé sous le nom de Bersimis-2 entre 1956 et 1959.
Bibliographie
Jean-Jacques Archambault, «Une technologie maîtrisée», dans Marcel Couture, Hydro-Québec: Des premiers défis à l'aube de l'an 2000, Montréal, Forces / Libre Expression, (ISBN2-89111-191-5), p.125-137
Claude Bellavance, Shawinigan Water and Power (1898-1963): Formation et déclin d'un groupe industriel au Québec, Montréal, Boréal, , 446p. (ISBN2-89052-586-4)
André Bolduc, Clarence Hogue et Daniel Larouche, Hydro-Québec, l'héritage d'un siècle d'électricité, Montréal, Libre Expression / Forces, , 3eéd. (1reéd. 1979), 341p. (ISBN2-89111-388-8)
Hydro-Québec, Centrale Bersimis deux. Rénovation de l'appareillage de production: étude d'impact sur l'environnement, vol.1, Montréal, Hydro-Québec, , 190 p. et annexes
Richard Landry, Le projet d'aménagement de la rivière Bersimis 1952-1956 (Thèse de maîtrise), Université du Québec à Montréal, , 136p. (lire en ligne)
W.J.W. McNaughton, «Bersimis: la mise en valeur d'une rivière», Canadian Geographical Journal, Ottawa, Royal Canadian Geographical Society, vol.60, no4, , p.114-135
Québec, Projet de dérivation partielle de la rivière Manouane - rapport d'enquête et d'audience publique,, Québec, Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, (ISBN2-550-38004-5, lire en ligne)
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