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Le barrage du Sapt/des Plats est un barrage de type poids, barrant du haut de ses 18 m la Semène entre Saint-Genest-Malifaux et Jonzieux (Loire), il est la propriété de Firminy et permet l'approvisionnement en eau potable des 17 000 habitants de la ville. Le surplus est vendu aux communes voisines[1].

Barrage du Sapt/des Plats
En août 2020.
Géographie
Pays
 France
Région
Auvergne-Rhône-Alpes
Département
Loire
Commune
Coordonnées
45° 19′ 53″ N, 4° 24′ 27″ E
Cours d'eau
Semène
Objectifs et impacts
Vocation
Alimentation en eau potable
Propriétaire
Date du début des travaux
27 juin 1957
Date de la fin des travaux
15 décembre 1958
Date de mise en service
1959
Barrage
Type
Poids
Hauteur
(lit de rivière)
18 m
Longueur
141 m
Réservoir
Altitude
918,2 m
Volume
1,550 millions de m³
Superficie
26 ha
Localisation sur la carte du département de la Loire
Localisation sur la carte de France

Contexte et acteurs


Le mur est érigé en 1957 afin d'alimenter la commune, ainsi que trois attenantes[2] en eau potable. Mais aussi les nombreuses industries du secteur, en renfort du barrage de l'Échapre, jugé insuffisant : les élus appelous[3] escomptent une forte croissance démographique, qui ne se produira jamais[4].

Neuf autres communes disséminées sur les deux départements, Haute-Loire au sud, se regroupent à la même période en un Syndicat des Eaux de la Semène, qui rachète à Firminy l'eau traitée[5]. Des tensions voient le jour entre propriétaire-exploitant et utilisateurs, car le bassin appelou perd de la population, alors que les membres du syndicat, communes rurales, connaissent depuis les années 1990 une forte expansion[6]. Il devient impératif de revoir les modalités de fonctionnement, la répartition de la matière première.


Événements contemporains


La vidange du barrage, imposée par la loi tous les dix ans, n'a jamais été effectuée[7]. Cette négligence devient problématique en 2003, lorsque la forte sécheresse est suivie des pluies importantes de l'automne ; la succession subite des deux évènements conduit à un remplissage trop rapide du barrage, causant des failles profondes à sa base et rendant la vidange urgente[1]. Elle sera finalement entamée le  : en l'espace de deux semaines, les 1 500 000 m3 d'eau sont déversés[1]. Après cette étape qui constitue la vidange en tant que telle, il faut encore attendre que les 20 000 m3 de sédiments se vident[1]. Lors de cette phase d'écoulement sédimentaire, dans la nuit du 18 octobre, la boue s'engouffre trop vite à travers les vannes, baignant la rivière d'une couche de 20 cm de limon[1]. Les pêcheurs locaux sont impuissants à lutter contre cette vague de pollution : 700 kg de perches, sandres et carpes sont récupérés et transférés dans un réservoir temporaire, mais plusieurs tonnes de poisson dépérissent dans la boue, ou déchiquetés dans les grilles de filtrage[8].

Cette catastrophe menace non seulement l'approvisionnement en eau potable des communes en aval, mais aussi la reproduction des truites et par conséquent la pisciculture locale[1]. De plus, la vidange révèle le mauvais état du barrage, tel qu'une crue le ferait céder[1]. Une ouverture d'urgence de trois mètres de large sur trois mètres de long est pratiquée à la base du barrage, permettant le libre écoulement de la Semène pour la première fois en quarante-sept ans[1]. Les évènements conduisent à la mise en doute de l'utilité de la construction[1]. La mobilisation des associations environnementales locales et nationales aboutissent à un nouveau programme d'aménagement du territoire ligérien proposé par le collectif « Loire vivante », consistant à supprimer les barrages inutiles sur le cours du fleuve Loire, où il s'en trouve près de dix milliers de petite taille et trente-huit grands (de plus de 20 m de hauteur)[1].

À ce stade des négociations, un conflit d'intérêts entre en considération avec le maire de Saint-Genest-Malifaux pour qui le plan d'eau créé par le barrage est un atout touristique[1]. Ses partisans sont avantagés lorsque l'agence de l'eau Loire-Bretagne annonce pouvoir financer un tiers des six millions d'euros nécessaires à sa reconstruction[1]. Le , la préfecture autorise le début des travaux, durant lesquels 8 000 m2 de béton vont être déposés pour doubler l'ancien ouvrage et reconstituer le mur de 21 m de hauteur[9]. Toutefois, à la suite des efforts des associations environnementales, le tribunal administratif de Lyon annule l'arrêté le alors que les travaux ont commencé depuis plus d'un an, donnant pour motif un « défaut d'information » des élus locaux[10]. Les travaux sont arrêtés, laissant alors le mur du nouveau barrage inachevé et la Semène malgré tout libre de son cours[1].

Les travaux, réalisés par l’entreprise Bouygues, reprennent en pour se terminer en .

Le , le collectif Loire Amont Vivante annonce que la Commission européenne a été saisie par différentes associations. L'Union européenne aurait demandé à l'État quelques précisions concernant la reconstruction du barrage, notamment si elle respectait le droit européen[11].

Finalement le remise en eau est effectuée au printemps 2015, permettant à la commune de Saint-Genest-Malifaux d'affirmer, sur son site officiel, l'« incontournable » intérêt touristique du lieu[12].


Galerie



Notes et références


  1. Dominique Lang, « Et au milieu coule la Semène », Pèlerin, , p. 32-34 (ISSN 0764-4663).
  2. Unieux, Fraisses, Saint-Paul-en-Cornillon, soit plus de 30 000 habitants.
  3. Habitants de Firminy.
  4. « Barrage des Plats – Historique » (version du 3 mars 2016 sur l'Internet Archive), sur loireamontvivante.fr le site du collectif Loire Amont Vivante, .
  5. « Barrage des Plats – Données économiques »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur loireamontvivante.fr le site du collectif Loire Amont Vivante, .
  6. Plus de 15 000 habitants, soit la moitié de l'autre groupement.
  7. Roland Niccoli, « Historique vidange » (version du 30 juin 2009 sur l'Internet Archive), sur loireamontvivante.fr le site du collectif Loire Amont Vivante, .
  8. Roland Niccoli, « Barrage des Plats - Incidences sur le milieu aquatique » (version du 28 septembre 2009 sur l'Internet Archive), sur loireamontvivante.fr le site du collectif Loire Amont Vivante, .
  9. « l'arrêté de reconstruction du barrage des plats signé ! », sur cpsfv.org le site du club de pêche sportive - Forez-Velay, (consulté le ).
  10. Denis Meynard, « Environnement : Coup d'arrêt à la reconstruction du Barrage des Plats », sur L'Essor, (consulté le ).
  11. « Communiqué de presse – 28 février 2015 » (version du 30 juin 2015 sur l'Internet Archive), sur loireamontvivante.fr, le site du collectif Loire Amont Vivante, .
  12. « Barrage du Sapt (ou des Plats) à Saint-Genest-Malifaux | Histoire & balade », sur Saint-Genest-Malifaux.fr (consulté le ).

Article connexe



Liens externes





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