Le mont Blanc du Tacul est un sommet du massif du Mont-Blanc, situé entre l'aiguille du Midi et le mont Maudit, en Haute-Savoie, culminant à 4 248 mètres. Son épaule (4 028 m) se trouve sur une voie d'accès au mont Blanc.
Mont Blanc du Tacul | |
Face Nord du mont Blanc du Tacul depuis l'aiguille du Midi avec la vallée Blanche à ses pieds et le mont Blanc sur la droite. | |
Géographie | |
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Altitude | 4 248 m[1] |
Massif | Massif du Mont-Blanc (Alpes) |
Coordonnées | 45° 51′ 24″ nord, 6° 53′ 16″ est[1] |
Administration | |
Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Haute-Savoie |
Ascension | |
Première | par un ou plusieurs membres de l'expédition de Charles Hudson, Edward Shirley Kennedy, Edward John Stevenson, Christopher et James Grenville Smith, Charles Ainslie et G. C. Joad |
Voie la plus facile | Versant NW (PD- à AD, selon conditions) depuis le téléphérique de l'Aiguille du Midi |
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Le mont Blanc du Tacul ressemble à un large trapèze enneigé. Il se situe en Haute-Savoie dans le massif du Mont-Blanc et fait partie des sommets des Alpes de plus de 4 000 mètres dont il est le vingt-quatrième plus haut. Au nord du sommet se trouve l'aiguille du Midi, dont il est séparé par le col du Midi (3 522 m), au sud le mont Maudit, dont il est séparé par le col Maudit (4 035 m), à l'est les aiguilles du Diable puis le glacier du Géant et à l'ouest l'aiguille de Saussure (3 839 m) puis le glacier des Bossons qui monte jusqu’à son sommet. Il possède une cime secondaire, le sommet oriental (4 247 m), qui est la sortie du pilier Gervasutti[2].
Le sommet du mont Blanc du Tacul a été officiellement gravi pour la première fois le par un ou plusieurs membres de l'expédition de Charles Hudson, Edward Shirley Kennedy, Edward John Stevenson, Christopher et James Grenville Smith, Charles Ainslie et G. C. Joad, lors d'une tentative pour atteindre le mont Blanc sans guides[3],[4] : partis de Courmayeur le matin du , ils franchirent le col du Géant, traversèrent le glacier du Géant, et bivouaquèrent au Rognon sous l'aiguille du Midi ; le lendemain ils levèrent le camp malgré le mauvais temps : « Nous étions alors juste aux pieds de l'aiguille du Midi et du mont Blanc du Tacul, surplombant le glacier des Bossons. Nous eûmes une dure ascension de trois heures pour gravir la pente de neige, dont la partie la plus raide est près du sommet, dont nous mesurâmes précisément la pente, à 52°, grâce à notre goniomètre. Après avoir franchi par un pont de neige, une crevasse qui coupait la pente dans sa partie la raide, notre homme de tête continua un peu plus loin, et du sommet du mont Blanc du Tacul, aperçut les monts Maudits et le mont Blanc »[5]. Ils renoncèrent alors à poursuivre à cause du temps.
Il est cependant possible que des guides de Courmayeur aient atteint le sommet, lors de tentatives précédentes pour atteindre le sommet du mont Blanc en 1854 et 1855[6] : les 30 et 31 juillet 1855, une expédition montée par J.H. Ramsay avait atteint par cet itinéraire le mur de la côte, vers 4 404 m d'altitude, sans apparemment prendre la peine de franchir au passage les sommets du Tacul et du mont Maudit.
En 1929, le couloir Gervasutti a été conquis pour la première fois par les Italiens D. Filipi, Piero Ghiglione et Francesco Ravelli et, en 1934, en ligne directe par Giusto Gervasutti et Renato Chabod. En 1936, Gabriele Boccalate gravit le pilier est-nord-est du mont Blanc du Tacul (pilier Boccalate) en compagnie de Nini Pietrasanta. Dans les années 1950, Hermann Buhl gravit le couloir Gervasutti en deux heures seulement en solitaire. En 1968, ce même couloir a été descendu pour la première fois à ski par Sylvain Saudan[7].
L'épaule du mont Blanc du Tacul est sur une des voies Normale du mont Blanc dite des « Trois Monts »[8].
Son ascension se fait généralement par sa face Nord qui mène à son épaule plus en remontant l'arête Nord. Quelques rochers mènent au sommet, cette voie étant également accessible via le téléphérique de l'Aiguille du Midi[9].
Le versant Est comporte de nombreux couloirs (Gervasutti, Jager, du Diable, etc.) de niveau D et qui sont régulièrement descendus à ski par les amateurs de pente raide[10].
De nombreuses goulottes strient également ses faces dont les plus renommées sont la Gabarrou-Albinoni, la Modica-Noury et le Supercouloir[11].
Sa facette Nord, le triangle du Tacul regorge de goulottes « école », faciles d'accès et très fréquentées[12].
Par la traversée des aiguilles du Diable, cette grande course d'altitude comporte des passages rocheux (du 4 et du 4+) de la neige et de la glace[13].
Enfin, le pilier Gervasutti[14] se trouve sur ce versant.
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