Le col du Hantz est un col du massif vosgien, à 640 mètres, ouvrant un passage dans la crête des Vosges entre la Noire-Côte (905 m) au nord et le Boudimont (824 m) au sud. Il est emprunté par la RD 424 qui relie Belval, commune du département des Vosges, à Saint-Blaise-la-Roche dans le Bas-Rhin via Saulxures. Une petite route, la RD 304, part du col pour rejoindre Saales, avec un point culminant de 782 mètres.
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Col du Hantz | |||
![]() Vue du col en venant de Saales. | |||
Altitude | 640 m[1] | ||
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Massif | Vosges | ||
Coordonnées | 48° 24′ 08″ nord, 7° 05′ 24″ est[1] | ||
Pays | ![]() | ||
Vallée | Rabodeau (ouest) | Bruche (est) | |
Ascension depuis | La Petite-Raon | Saint-Blaise-la-Roche | |
Kilométrage | 8,5 km | 6,5 km | |
Accès | D424 | D424 | |
Fermeture hivernale | exceptionnellement | ||
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Le col est un point de la frontière entre le département des Vosges et le département du Bas-Rhin, ainsi qu'entre leurs régions historiques respectives, la Lorraine et l'Alsace, faisant partie depuis 2016 de la même région administrative du Grand Est.
Avant la fixation orthographique Hantz, on trouve les orthographes Hanz, ou Han, cette dernière rendant peu probable que le nom dérive du prénom Hans, forme germanique de Jean.
Le passage était connu des Romains, qui l'empruntaient pour transporter le sel de Moyenmoutier et de la Lorraine, pays du sel, vers l'Italie du Nord par le « chemin des Sauniers », appelé également « chemin des Sarmates » (transcription hasardeuse au VIIe siècle), via Saulxures, Saâles, le col du Hantz et le val de Villé. Appelée « Via Salinaria » ou « Strata Salinatorum » en bas latin, elle a pris son nom de chemin des Sauniers en 1648, après le rattachement de l'Alsace à la France. Certains historiens soutiennent cependant que ce transport se faisait par le col du Las (701 m), quelques kilomètres plus au sud.
Entre 1871 et 1918, à la suite de la défaite française durant la Guerre franco-allemande de 1870, le col se situait à la limite entre l'Alsace-Lorraine (territoire de l'Empire allemand), incluant l'Alsace et l'actuel département de Moselle, et la Lorraine restée française (les actuels département des Vosges, de Meurthe-et-Moselle et de la Meuse). Un poste de douane fut donc installé sur cette frontière inter-étatique. Au col en témoignait d'ailleurs l'ancienne auberge « À l'ancienne frontière ».
Durant les combats du 14 au , la 26e brigade, 13e division d'infanterie, 21e corps d'armée, 1re armée reprend le col aux Allemands. Dans le cadre de l'armistice de 1918, l'Alsace-Lorraine et, en particulier, le col du Hantz furent réintégrés à la France.
À la fin de 1944, à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, l'occupant allemand, menant une politique de la terre brûlée face à la tradition de Résistance locale, déporte un millier de Vosgiens vers les camps de concentration via le col, dont un tiers issu du canton de Senones[2]. Une stèle a été érigée au col en mémoire du millier de déportés issus de la haute vallée du Rabodeau.
Une plaque rendant hommage aux 39 parachutistes britanniques exécutés lors de l’opération Loyton est apposée sur la stèle depuis 2010[3].
Une commémoration annuelle a lieu le jour de la Toussaint (1er novembre).
Du col à Saint-Blaise-la-Roche, du côté alsacien, la route était longée par un petit chemin de fer forestier aujourd’hui démonté.
Le 7e étape du Tour de France 2005 a franchi le col d'ouest en est, le coureur allemand Fabian Wegmann passant en tête au sommet.
Le sentier de grande randonnée GR 532, ralliant Wœrth à Belfort, passe par le col.
L'auberge « À l’Ancienne Frontière » est présente au col.