Les îles Saint-Marcouf sont un archipel de la baie de Seine dans la Manche, constitué de deux îles (l’île de Terre et l’île du Large), situées à environ sept kilomètres au large de la localité de Saint-Marcouf sur la côte est de la péninsule du Cotentin, elles font partie du territoire communal de la commune française de Saint-Marcouf (Manche, Normandie).
Pour les communes de Saint-Marcouf, voir Saint-Marcouf (Calvados) et Saint-Marcouf (Manche).
Îles Saint-Marcouf | |
Vue sur les îles Saint-Marcouf depuis la plage de Ravenoville | |
Géographie | |
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Pays | ![]() |
Archipel | Aucun |
Localisation | Baie de Seine, Manche (océan Atlantique) |
Coordonnées | 49° 29′ 45″ N, 1° 09′ 00″ O |
Nombre d'îles | 2 |
Île(s) principale(s) | Île de Terre, île du Large |
Géologie | Îles continentales |
Administration | |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Démographie | |
Population | Aucun habitant |
Autres informations | |
Découverte | Préhistoire |
Fuseau horaire | UTC+1 |
Archipels en France | |
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À l'époque romaine, les deux îles portaient le nom de Duolimonis[1].
Au VIe siècle, saint Marcouf, né en 490 à Bayeux, alors dans le royaume de Neustrie, s'y retirait pour y passer le carême. À sa mort en 558, il fut enseveli près de Coutances, dans l'abbaye de Nanteuil qu'il avait fondée. Le saint, connu pour guérir les écrouelles (ou scrofules), donna alors son nom à l’archipel. En 898, sa dépouille fut transférée à l'abbaye de Corbeny près de Laon (Aisne) pour la soustraire aux raids des Vikings. Ses reliques eurent la réputation de guérir les écrouelles. Cette croyance est à l’origine du pèlerinage effectué par les rois de France à l'abbaye de Corbeny le lendemain de leur sacre à Reims.
En 1795, les Anglais s'emparèrent de l'archipel et perturbèrent fortement le trafic de marchandises dans la baie de Seine : les navires quittant Cherbourg ou Le Havre étaient arraisonnés par les corsaires qui s'y étaient établis[2].
En , le Directoire tente vainement de reprendre les îles aux Anglais, sur lesquelles le comte de Frotté, chef des royalistes en Normandie, séjourne à plusieurs reprises[3].
Pour tenter de chasser les Britanniques qui occupaient les îles, c'est là que fut engagé en 1800 sur ordre de Napoléon Bonaparte le premier sous-marin de guerre : le Nautilus, construit par l'inventeur américain Robert Fulton. L'opération fut un échec, mais les îles furent restituées à la France par la Grande-Bretagne en 1802 au cours de la paix d'Amiens[4]. Pour contrer la menace anglaise, Napoléon fit alors édifier au centre de l'île du Large une forteresse circulaire dotée de 24 canons. Sous Napoléon III, une deuxième ligne de défense fut aménagée à partir de 1860. L'ensemble militaire comprend un fort de 170 mètres de diamètre[5] et 48 bouches à feu, un port, un magasin à poudre, un bâtiment électrosémaphorique, le tout ceinturé par des douves creusées dans le rocher à même la mer. Fortement fortifié, le site n'a jamais été attaqué depuis lors[1].
Lors des préparatifs du débarquement du 6 juin 1944, les îles furent suspectées d'être un poste avancé allemand armé de batteries lourdes. L'état-major allié décida donc que cette position devait être neutralisée avant le débarquement. Le Jour J, à 4 h 30, un commando composé du sergent Harvey S. Olson, du soldat Thomas C. Killeran (Troop A), du sergent John W. Zanders, du caporal Melvin F. Kenzie (Troop B) du 4th Cavalry Group nagea vers les îles armé de simples couteaux. Ils n'y trouvèrent ni canons ni soldats et purent baliser le terrain pour permettre le débarquement d'un détachement de 132 hommes des 4th et 24th Cavalry Groups sous le commandement du lieutenant-colonel Edward C. Dunn. À 5 h 30, le détachement était débarqué et les îles occupées, mais les hommes durent déplorer dix-neuf pertes (17 blessés et 2 tués) à cause des mines-S semées le long des grèves[6].
Les Îles Saint-Marcouf ne faisaient partie d'aucune commune de France jusqu'au , date à laquelle le rattachement à la commune de Saint-Marcouf dans le département de la Manche a été prononcé par arrêté préfectoral.
Faisant partie du domaine privé de l'État, l'archipel est composé de deux îles, l'île du Large et l'île de Terre.
Elles sont interdites d'accès : pour des raisons de sécurité sur l'île du Large, depuis 1999, et pour des raisons écologiques sur l'île de Terre, depuis 1967, une réserve ornithologique y étant constituée depuis, peuplée principalement de goélands et de cormorans. Le mouillage est toutefois autorisé entre les deux îles.
Les îles Saint-Marcouf et le domaine public maritime correspondant ont été classés parmi les « sites pittoresques » au sens de la loi du 2 mai 1930 par un décret du [7].
Les îles sont classées en zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF)[8].
Elles sont également au centre d'une zone de protection spéciale du réseau Natura 2000[9] qu'englobe la baie de Seine occidentale[10].
Sur l'île du Large, se trouve une forteresse en cours de restauration par une association.
L'île de Terre, fortifiée à l'origine, est une réserve naturelle.
Dans plusieurs romans policier, bandes dessinées, ou livres d'aventure, l'action se situe sur les îles Saint-Marcouf :
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