L’île de Berder, plus couramment appelée Berder ou île Berder, est une petite île de 23 ha située dans le département du Morbihan (Bretagne), et dépendant de la commune de Larmor-Baden.
L'Île de Berder se situe dans le golfe du Morbihan :
Longue d'environ 1 200 m du nord au sud et large de 300 m au maximum, l'île culmine dans sa partie centrale à 13 m d'altitude.
La pointe sud de l'île Berder est baignée par un courant de marée, le courant de la Jument, qui peut atteindre 9 nœuds (près de 17 km/h). C'est le deuxieme plus fort courant de marée d'Europe après celui du raz Blanchard qui peut atteindre 22 km/h.
Véritable île à marée haute et presqu'île à marée basse, Berder est reliée par une chaussée submersible de 80 m à Larmor-Baden.
Le « Passage », découvert à marée basse, est à marée montante submergé par un courant de marée encore plus violent, accéléré par son étroitesse et par les enrochements effectués. Des touristes sont régulièrement surpris et se retrouvent coincés dans l'île jusqu'à la marée descendante suivante car il n'y a plus de passeur, comme c'était le cas jusqu'en 2013 quand l'île était la propriété de l'association Loisirs Vacances Tourisme[1].
Des noyades se produisent parfois, certaines personnes tentent la traversée alors que le « Passage » est déjà submergé et que le sol est rendu glissant par les algues. Le , un couple est emporté par le courant et l'homme, un touriste alsacien de 56 ans, se noie ; sa femme est secourue à temps. D'autres accidents se sont produits, les derniers étant survenus en 2004, 2006 et 2019[2].
L’île de Berder s’appelait au XVIIIe siècle, « Île de Brede ».
Le nom de « Berder » vient de Berdic (« frères et sœurs d’une même famille », en breton, par métathèse, c’est-à-dire par inversion syllabique).
Ainsi que d'autres îles du golfe du Morbihan, Berder fut fréquentée par les hommes du Néolithique. On y trouve les vestiges de deux dolmens ; un au nord entre la chapelle Sainte Anne et la mer, un dolmen complètement bouleversé dont il reste de gros blocs de pierre ; au sud, le dolmen "Er Roch" : le cairn est assez bien conservé, mais du dolmen il ne reste que quelques pierres éparses et quelques blocs un peu plus volumineux ; une dépression semble correspondre à une chambre circulaire assez vaste et l'emplacement du couloir est encore visible vers l'est.
Cette île est entièrement vouée aux loisirs. Elle a été aménagée et entretenue comme centre de retraite et loisirs par les Petites Sœurs de saint François d'Assise dans les années 1970 et 1980, puis comme centre de vacances par « Loisirs Vacances Tourisme » (association sans but lucratif, loi de 1901) qui en avait la location. Le bail est détenu jusqu’en 2013 par Yves Rocher qui a loué cette île à l’association. En 2012, l'île est vendue au groupe rennais Giboire qui projette d'y construire un hôtel 4 étoiles horizon 2020, avec des premiers travaux paysagers dès 2016[4].
Le pourtour de l'île est accessible aux promeneurs. Il permet de découvrir une végétation de type méditerranéen peu commune dans la région[5].
Le recouvrement du passage lors des grandes marées est souvent synonyme de la présence d’amateurs de freestyle en kayak. En effet, à partir d’un certain niveau d’eau, le gois se transforme en rouleau offrant ainsi un « spot » (qui évolue au fur et à mesure de la marée) à ces sportifs.
La tour hexagonale de 5 étages du manoir construit par Arthur Dillon s'est effondrée en raison de sa vétusté le [6].
Le groupe Giboire projette en 2020 d'y ouvrir une résidence hôtelière quatre étoiles de 80 chambres[7]. Ce projet suscite des oppositions, notamment de la part d'associations environnementales qui lui reprochent d'augmenter de 30 % le bâti et craignent que l'activité commerciale ne dégrade la qualité environnementale de l'île. Une pétition a rassemblé plus de 12 600 signatures[8].
Cette pétition date de 2012, lorsque l’île était en vente. À cette époque, aucune collectivité locale n’a repris l’idée d’en faire un parc départemental ou assimilé. L’île a donc été vendue au groupe Giboire[9].
En 2020, le projet d'aménagement d'un hôtel de luxe « 4 étoiles » de 90 chambres par le groupe Michel Giboire dans l'île Berder déchaîne les passions et divise les habitants, opposant ceux qui voient dans ce projet la garantie de la restauration d'un immeuble vieillissant, la perspective de création de vergers et même d'un vignoble, ainsi que des emplois, et, pour les commerçants la venue d'une clientèle aisée à ceux qui rêvent de faire de l'île Berder un parc naturel ouvert à tous, lesquels sont soutenus par des personnalités connues comme Yann Queffélec, Gilles Servat, Jean-Louis Étienne, etc.[10]. Pour, selon elle, tenter de trouver une solution, l'association « Berder Ensemble » a été reçue par le préfet du Morbihan le [11].
Il faut noter que l’appellation « hôtel de luxe » n’existe pas en France. La classification « hôtel 4 étoiles » est désignée officiellement « hébergement haut de gamme »[12]. Les sites web qui l’emploient la réservent souvent (mais pas systématiquement) aux hôtels 5 étoiles et aux palaces.
Au total, à la date du , trois associations s'expriment sur ce sujet, dont deux parlent de l‘ensemble des projets contestés à Larmor-Baden, la troisième traitant uniquement de Berder. Par ordre chronologique de création :
Une manifestation le , organisée par Larmor Baden durable a rassemblé 300 personnes pour réclamer la fin du blocage de tous les projets de développement à Larmor-Baden depuis 30 ans, parmi lesquels le projet d’hôtel 4 étoiles sur l’île Berder[16].
Une manifestation, organisée par Berder Ensemble le a rassemblé 200 personnes pour manifester contre le projet Giboire sur l’île Berder[17].
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