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Le Peñón de Vélez de la Gomera (en français rocher de Vélez de la Gomera) ou rocher de Badis (ou simplement Badis) pour les Marocains[1]) est une presqu'île située sur la côte nord-africaine, à 260 km à l'ouest de Melilla et à 117 km au sud-est de Ceuta. Elle est possession de l'Espagne depuis 1564, après avoir été déjà occupée entre 1508 et 1522. Le royaume du Maroc, qui ne reconnaît pas la souveraineté espagnole sur cette presqu’île considérée comme un reliquat colonial, la revendique comme partie intégrante de son territoire.

Pour les articles homonymes, voir Badis.

Peñón de Vélez de la Gomera
Rocher de Vélez de la Gomera (fr)

Peñón de Vélez de la Gomera à marée basse vue depuis la côte marocaine.
Géographie
Pays Espagne
Revendication par Maroc
Archipel Aucun
Localisation Mer d'Alboran (mer Méditerranée)
Coordonnées 35° 10′ 19″ N, 4° 17′ 57″ O
Superficie 0,019 km2
Point culminant non nommé (87 m)
Géologie Île continentale
Administration
Administration Plazas de soberanía
Démographie
Population 147 hab.
Densité 7 736,84 hab./km2
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC+01:00
Géolocalisation sur la carte : Espagne
Peñón de Vélez de la Gomera
Géolocalisation sur la carte : Maroc
Peñón de Vélez de la Gomera
Îles en Espagne
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Les militaires de la petite caserne du Cuerpo de Regulares de l'Armée de terre espagnole y habitent en permanence cohabitant avec une centaine d'habitants.


Géographie


Les territoires espagnols en Afrique.
Les territoires espagnols en Afrique.

D'une superficie de 1,9 hectare, d'une altitude maximale de 87 mètres, on la qualifie parfois de presqu'île car elle est actuellement reliée au continent par un étroit banc de sable de 85 mètres de long.


Histoire


Badis était une ville située sur la côte face au rocher (Peñón) à l'embouchure de l'oued Bades.

La ville s'est appelée Bades, elle correspond à la ville nommée Parietina dans l'Itinéraire d'Antonin. Elle est appelée ensuite Belis et Gomera[2]. Ce dernier nom vient de la tribu berbère des Ghomaras (en arabe : ḡumāra, غمارة) du groupe des Masmoudas qui habite toujours la région[3].

Au Moyen Âge, la région est boisée et fournit le bois d'œuvre nécessaire à la construction navale. En 1162, l'émir almohade Abd al-Mumin donne l'ordre de fortifier les côtes, il fait mettre en chantier cent navires dans les ports de Tanger, Ceuta, Badis et les autres ports du Rif[4].

Du XIVe au XVIe siècle, la ville de Badis était le port de Fès. Dès 1415, le roi du Portugal Jean Ier dispute aux Castillans le contrôle des côtes de l'Afrique du Nord[5]. En 1494, le traité de Tordesillas signé entre le roi Ferdinand le Catholique et la reine Isabelle la Catholique d'une part et le roi Jean II de Portugal d'autre part, laisse aux Portugais une entière liberté de manœuvre sur les côtes marocaines à l'ouest de Badis. Les Espagnols occupent Mellile en 1497 puis Badis[6].

Le peñón de Vélez de la Gomera fut occupé le [7],[8],[9],[n 1] par Pedro Navarro, qui procède à sa fortification[7]. Le , le commandant de la garnison, Juan de Villalobos, voyant approcher une flotte qu'il croyait d'Andalousie ouvre les portes du rocher et livre la ville à des navires envoyés par les Wattassides. À la fin d', le futur vice-roi de Navarre, Luis Hurtado de Mendoza y Pacheco (es), Marquis de Mondéjar, a échoué dans son intention de récupérer le Peñón de Vélez de la Gomera. En , une nouvelle expédition sans succès est sous le commandement de Sancho de Leiva y Ladrón de Guevara.

En 1564, Philippe II roi d'Espagne est furieux contre les attaques des pirates turcs qui ont fait de Badis leur port d'attache. Ceux-ci venaient de pousser l'audace jusqu'à attaquer Valence. En septembre de cette même année, il lance une attaque contre la garnison de 150 Turcs qui sont massacrés et la ville détruite[10].

Au début du XXe siècle, le rocher était habité par près de 400 personnes (bagnards compris)[11] et comptait plusieurs commerces (on ne recensait pas moins de cinq cafés et échoppes)[11].

Dans la matinée du , quatre militants marocains du Comité National pour la libération de Ceuta et Melilla se sont infiltrés sur le rocher en brandissant des drapeaux marocains ; ils ont été tous arrêtés et libérés dans l’après-midi de la même journée[12].

Article détaillé : Phare de Peñón de Vélez de la Gomera.

Le film Badis


Le site sert de décor au film marocain Badis de Mohamed Abderrahman Tazi réalisé en 1989[13],[14].


Notes et références



Notes


  1. José Enrique López de Coca Castañer cite le 24 juillet

Références


  1. en arabe : ṣaḫr al-qumīra, صخرة القميرة « rocher de la Gomera » ou, jazīra bādīs, جزيرة باديس « île de Badis ».
  2. (en) James Richardson, Travels in Morocco, Echo Library, , 208 p. (ISBN 978-1-4068-3889-3, lire en ligne), p. 137
  3. Ibn Khaldûn (trad. Abdesselam Cheddadi), Le livre des exemples, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », , 1560 p. (ISBN 978-2-07-011425-2, LCCN 2003442060), p. 427
  4. Ṣâliḥ b. VIIe siècle av. J.-CAbd al-Ḥalîm Gharnâtî (trad. A. Beaumier), Roudh el-Kartas, histoire des souverains du Maghreb ... et annales de la ville de Fès, (lire en ligne), p. 284
  5. Jean Wolf, Les secrets du Maroc espagnol: l'épopée d'Abd-el-Khaleq Torrès, Eddif, coll. « Le Nadir », , 368 p. (ISBN 978-2-7158-1050-1, lire en ligne), p. 40-41
  6. Association internationale des démographes de langue française, Croissance démographique et urbanisation: politique de peuplement et aménagement du territoire : séminaire international de Rabat (15-17 mai 1990)., vol. 5, INED, , 435 p. (ISBN 978-2-7332-7012-7, lire en ligne)
  7. García Figueras (1941) p. 50
  8. Quirós Linares (1998) p.55
  9. López de Coca Castañer (1993) p.214
  10. La bataille des trois rois, Eddif (ISBN 978-9954-1-0279-4, lire en ligne), « La prise du Peñón », p. 41-42
  11. Article du Courrier International du 20 septembre 2012
  12. « Des activistes marocains prennent d'assaut un rocher occupé par l'Espagne », sur yabiladi.com (consulté le ).
  13. (en) Mohamed Abderrahman Tazi, Kevin Dwyer, Beyond Casablanca : M.A. Tazi and the adventure of Moroccan cinema, Bloomington u, Indiana University Press, , 433 p. (ISBN 978-0-253-34462-5, LCCN 2004004562, lire en ligne), « Badis (1989) », p. 154-197
  14. « Badis. Mohamed Abderrahman Tazi », sur Africultures

Voir aussi



Bibliographie



Article connexe



Lien externe



На других языках

[de] Peñón de Vélez de la Gomera

Peñón de Vélez de la Gomera (spanisch Peñón ‚Felsblock‘) ist eine spanische Exklave an Marokkos Mittelmeerküste und eine Plaza de soberanía.

[en] Peñón de Vélez de la Gomera

Peñón de Vélez de la Gomera (Spanish pronunciation: [peˈɲon de ˈβeleθ ðe la ɣoˈmeɾa]; Arabic: حجر بديس, romanized: Hajar Badis) is a Spanish exclave and rocky tied island, in the western Mediterranean Sea, connected to the Moroccan shore by a sandy isthmus. It is also connected to a smaller islet to the east, La Isleta, by a rocky isthmus. The tied island was named Hajar Badis (Rock of Badis) and was connected to the town of Badis.

[es] Peñón de Vélez de la Gomera

El peñón de Vélez de la Gomera (en árabe, باديس o قميرة‎) es un peñón español en el norte de África. Se encuentra a 126 kilómetros al oeste de Melilla y a 117 kilómetros al sudeste de Ceuta. Tiene una extensión aproximada de 19 000 metros cuadrados y una altitud máxima de 87 metros. Originalmente era una isla rocosa hasta que un terremoto en 1930 lo convirtió en península, uniéndolo con el continente a través de un estrecho istmo de arena, o tómbolo, que hace de frontera con Marruecos.
- [fr] Peñón de Vélez de la Gomera

[it] Peñón de Vélez de la Gomera

Peñón de Vélez de la Gomera è una piccola penisola rocciosa situata sulla costa mediterranea del Marocco, appartenente politicamente alla Spagna.

[ru] Пеньон-де-Велес-де-ла-Гомера

Пеньо́н-де-Ве́лес-де-ла-Гоме́ра (исп. Peñón de Vélez de la Gomera) — небольшой скалистый полуостров (ранее остров) и полуэксклав Испании на побережье королевства Марокко (которое считает его своим). Является одной из Суверенных территорий Испании. Расположен в 126 км к западу от Мелильи и в 117 км к юго-востоку от Сеуты. На Пеньон-де-Велес-де-ла-Гомера дислоцирован гарнизон численностью около 60 человек[1], гражданского населения здесь нет[2].


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