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Makrónissos (grec moderne : Μακρόνησος, « l'île longue »), ou en français Macronèse, est une petite île de l'archipel des Cyclades, située non loin des côtes de l'Attique, à l'ouest de Kéa et au sud de la ville de Laurion. Elle dépend administrativement du district régional de Kéa-Kythnos.

Cet article est une ébauche concernant le monde insulaire et une île grecque.

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Makrónissos
Μακρόνησος (el)

Makronissos vu du ciel
Géographie
Pays Grèce
Archipel Cyclades
Localisation mer Égée
Coordonnées 37° 40′ 59″ N, 24° 07′ 01″ E
Superficie 18,4 km2
Point culminant 281 m
Administration
Périphérie Égée-Méridionale
District régional Kéa-Kythnos
Dème Kéa
Démographie
Population Aucun habitant (1975)
Autres informations
Géolocalisation sur la carte : Grèce
Makrónissos

Géographie


L'îlot a une superficie de 18,4 km2 et un littoral de 28 km. Tout en longueur, il fait environ 13 km de long sur 500 à 1 500 m de large. C'est une île aride, rocheuse, au relief peu élevé. Son sommet est à 281 m.


Histoire



Antiquité


Dans l'Antiquité, l'îlot se serait appelé Hélène, car la belle, enlevée par Pâris, s'y serait arrêtée, soit en allant, soit en revenant de Troie. Des preuves archéologiques montrent que l'îlot était habité dès la fin du Néolithique (Ve millénaire av. J.-C.). On y a retrouvé notamment des morceaux de colonnes et les fondations d'un grand bâtiment antique.


Guerre des Balkans (1912-1913)


Pendant la guerre des Balkans, un grand nombre de prisonniers turcs ont été transférés à Makronissos et y ont vécu jusqu'à la signature de la paix avant d'être envoyés vers la Turquie. Nombre d'entre eux y sont cependant morts de maladies contagieuses et enterrés sur place[1].


Première Guerre mondiale (1914-1918)


C'est dans le chenal séparant Makronissos et l'île de Kéa que le navire-hôpital Britannic, jumeau du Titanic a coulé, le 21 novembre 1916, touché par une mine à 8h02 du matin. Il a touché le fond de la mer Égée 55 minutes plus tard. Il repose par 120 m de fond. Le naufrage a fait une trentaine de morts. Plus de 1 000 personnes ont été sauvées par les pêcheurs de Korissia, village de Kéa. Le navire ne transportait pas de blessés à ce moment-là ; il se rendait au front des Dardanelles.


Années 1920


L'île est utilisée comme camp de transit pour les réfugiés d'Asie Mineure, après la guerre gréco-turque (1919-1922).


Guerre civile (1946-1949)


Article détaillé : Massacre du premier bataillon de sapeurs.

Durant la guerre civile grecque et la dictature des colonels, Makronissos fut utilisé comme lieu de déportation des opposants politiques, principalement les communistes. L'îlot est ainsi considéré comme un monument commémoratif de la guerre civile.

En 1946, alors que le reste de l'Europe célébrait la paix retrouvée et pansait ses plaies, la Grèce entrait dans une période de misère et dans la guerre civile. Le Parti communiste de Grèce (KKE) était interdit, de même que l'Armée populaire de libération nationale (ELAS), qui avait mené la résistance contre l'occupant nazi, ainsi que le Front de libération nationale (EAM) et l'organisation politique de la jeunesse grecque (EPON). Des milliers de communistes et de militants de gauche ont été exécutés par des tribunaux militaires. Et près de 50 000 ont été exilés vers des îles reculées[2].

En 1946, à Makronissos, s'est ouvert le premier camp de concentration européen après la fin de la Seconde Guerre mondiale, 22 mois après la libération du dernier camp nazi à Dachau en avril 1945. Le camp a été rapidement soutenu par des fonds du plan Marshall, à la suite de la doctrine Truman[3]. Concrètement, le premier camp de Makronissos a été mis sur pied par les troupes britanniques, qui y ont emprisonné le 2e bataillon de l'ELAS. Puis le 3e bataillon a été transféré de Thessalonique vers Makronissos ainsi que le 1er bataillon, venu lui de l'île de Gioura. Les officiers de l'ELAS ont été transférés des îles où ils avaient été exilés vers Makronissos. Fin 1947, plus de 20 000 prisonniers avaient été transférés dans l'île[4].


1949-1967


Article détaillé : Exil intérieur en Grèce.

En 1949, les citoyens exilés dans toutes les îles ont été déplacés vers Makronissos, sous la supervision de la gendarmerie. En octobre 1949, le parlement grec votait une loi sur la « rééducation nationale » et créait l’Organisation des camps de réhabilitation de Makronissos. Cette institution comprenait cinq ministres (Justice, Ordre public, Intérieur, Défense nationale et Éducation)[4]. Le but était de « réhabiliter » ces « mauvais » Grecs en citoyens modèles, considérés comme des « traîtres » et des « ennemis de l'État », bien qu'ils aient participé activement à la résistance nationale contre l'occupation nazie. Cette réhabilitation était appelée le « baptême de Siloam ». Les prisonniers vivaient sous des tentes sous l'extrême chaleur ou le froid, subissant la faim et surtout la soif, l'isolement, les menaces et le lavage de cerveau. Ils subissaient de multiples tortures, qui consistaient notamment à leur briser les os avec des barres de fer ou des baguettes de bambou. Certains sont devenus invalides, aveugles ou en sont morts. Ceux qui étaient brisés psychologiquement signaient une déclaration dans laquelle ils reconnaissaient leurs erreurs et sollicitaient le pardon. Ils étaient alors envoyés en première ligne pour lutter contre leurs camarades. Ceux qui refusaient de signer risquaient de passer devant une Cour militaire, et d'être exécutés par un peloton d'exécution devant la prison militaire de Makronissos[2].
En 1949, des milliers de militants de gauche avaient été arrêtés préventivement et déportés à Makronissos. En janvier 1949, des femmes ont aussi été emmenées dans le camp du 1er bataillon[4].
Ce programme de « réhabilitation » a cessé mais des prisonniers politiques ont continué à être transférés à Makronissos jusqu'en 1957 dans les camps et jusqu'en 1960 dans la prison militaire. Selon les estimations, de 50 000 à 100 000 personnes de toutes les régions de Grèce sont passées par Makronissos entre 1947 et 1958[4].

L'île a été définitivement abandonnée en 1961[5].


Aujourd'hui


Abandonnée, l'île de Makronissos est cependant restée propriété du ministère grec de la Défense jusqu'en 1974. En 1988, a été fondée l'Association panhellénique des combattants emprisonnés à Makronissos (PEKAM). Le 16 mai 1989, la ministre de la Culture Mélina Mercouri a proclamé Makronissos comme site historique et les bâtiments des camps conservés à ce titre. En 1995, un décret de protection de l'île était adopté[4].


Quelques déportés célèbres



Hommages cinématographiques



Notes et références


  1. Yannis Hamilakis, The Nation and its ruins, Classical Presences, Oxford, 2007.
  2. (en) Greektravel.
  3. Neni Panourgiá, Desert Islands : Ransom of Humanity, Public Culture, 2008, n°20, pp. 395-421.
  4. Makronissos, a Historic Site, Athènes, 2005.
  5. Site de la PEKAM.
  6. Temps pierreux, Makronissiotiques, Traduit du grec par Pascal Neveu, Ypsilon Éditeur, 2008. (ISBN 978-2-35654-0003)
  7. Biographie de Mikis Theodorakis sur le site officiel de Mikis Theodorakis.

Voir aussi


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Liens externes



На других языках


[de] Makronisos

Die griechische Insel Makronisos (griechisch Μακρόνησος, auch Nisos Eleni Νήσος Ελένη ‚Helena-Insel‘) liegt nur gut 4 km vom griechischen Festland östlich vor der Hafenstadt Lavrion bzw. vom Kap Sounion. Sie gehört zum Gebiet der Gemeinde Kea und ist die westlichste Insel der Kykladen. Im 20. Jahrhundert war sie eine Gefängnisinsel für politische Gefangene.

[en] Makronisos

Makronisos (Greek: Μακρόνησος, lit. Long Island), or Makronisi, is an island in the Aegean sea, in Greece, notorious as the site of a political prison from the 1920s to the 1970s. It is located close to the coast of Attica, facing the port of Lavrio. The island has an elongated shape, 13 km (8 mi) north to south and 2.5 km (1.6 mi) east to west at its widest point, and its terrain is arid and rocky. It is the largest uninhabited Greek island.[citation needed]

[es] Makrónisos

Makrónisos (en griego moderno Μακρόνησος) es una isla perteneciente al grupo de las Cícladas situada al oeste de Ceos y al sur del puerto de Lavrio, en Cabo Sunión. Tiene una superficie de 15 km² y 28 km de litoral. De forma alargada, mide unos 13 km en dirección N-S por tan solo 400-500 m en dirección E-O.
- [fr] Makrónissos

[ru] Макронисос

Макронисос[1] (греч. Μακρόνησος ή Μακρονήσι) — небольшой остров в Эгейском море, принадлежит Греции. Входит в архипелаг Киклады, самый западный из островов. Находится напротив города Лаврион, у юго-восточной оконечности Аттики. Население 9 человек по переписи 2011 года[2]. Относится к сообществу Корисия на острове Кея[2].



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