L'atoll de Bikini fait partie des îles Marshall. Il est particulièrement connu pour avoir été le théâtre d'essais d'armes atomiques menés par les États-Unis, à partir du , date de la première explosion de l'opération Crossroads.
Pour les articles homonymes, voir Bikini et Bikini Atoll.
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Bikini serait une déformation du nom mélanésien local Pikinni que l'on traduit par pik (« aire », « surface ») et ni (« cocotier »).
L'atoll a été découvert par l'expédition d'Otto von Kotzebue (1823-1826) et baptisé alors île Eschscholtz.
L'histoire atomique de l'atoll commence en , lorsque le gouverneur militaire des îles Marshall vient en fin de messe pour demander aux 167 habitants leur consentement pour le prêt de leur atoll. Dans une scène rejouée plus tard à Bikini même et filmée par une multitude de caméras, on expose au roi Juda, chef de la population de Bikini, l'expérience nucléaire comme ceci :
« Les scientifiques américains veulent transformer une grande force destructrice en quelque chose de bénéfique pour l'humanité et en finir avec toutes les guerres. »
Une caméra immortalise la scène.
« Êtes-vous prêts à sacrifier vos îles pour le bien de l'humanité ? » leur demandent les Américains.
Ce à quoi le roi répond :
« Tout est bien. Tout est dans les mains de Dieu. »
Le gouverneur reprend :
« Si tout est dans les mains de Dieu, c'est forcément bien. »
L'armée américaine filme alors de curieuses mises en scène, refaites de nombreuses fois, où elle est censée montrer qu'elle fait tout pour apporter du bien-être aux Bikiniens. Ces séquences exagérant tous les points positifs sont ensuite diffusées au cinéma par United News, un instrument de propagande au service du gouvernement américain[1].
C'est ainsi que tout commence. Le , la population indigène de l'île avait été évacuée et déplacée sur l'atoll de Rongerik. 67 expériences nucléaires dont 23 explosions de bombes A et de bombes H ont été effectuées entre 1946 et 1958, dont celle de Castle Bravo, la plus puissante bombe H américaine. Trois îles seront rayées de la carte durant ces expériences.
À la fin des années 1960 et au début des années 1970, quelques habitants originaires de l’atoll furent renvoyés s'y installer mais furent à nouveau évacués en raison du fort taux de radioactivité enregistré. En 1998, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a recommandé de ne pas repeupler les îles de l'atoll, les produits locaux et l'eau des nappes étant impropres à la consommation.
En 2010, l'atoll de Bikini est inscrit sur la liste du patrimoine mondial en tant que « symbole de l'entrée dans l'âge nucléaire » de l'Humanité[2].
Il est aujourd'hui possible d'y faire du tourisme à condition de signer une décharge indiquant que l'on renonce à toute poursuite en cas de cancer. Selon les autorités, les séjours de courte durée ne présenteraient pas de risque sanitaire particulier si on s'abstient de manger les fruits et légumes de l'île.
En effet, les sols coralliens sont très pauvres en potassium, et le césium est chimiquement très proche du potassium. Certaines plantes absorbent donc le césium 137 produit par les explosions nucléaires, et deviennent à leur tour fortement radioactives. Seuls certains fruits et légumes sont touchés. Tchernobyl illustre parfaitement ce cas de figure dans la forêt rousse (sous partie de la zone interdite)[3].
L'atoll de Bikini possède un aéroport (code AITA : BII).
L'atoll a donné son nom au bikini, un type de maillot de bain féminin. En 1946, Louis Réard a lancé un maillot de bain « révolutionnaire » qu'il baptisa du nom de l'atoll de Bikini, où venait de se dérouler un essai nucléaire américain. Ce maillot deux pièces, vendu dans une boîte d'allumettes, est commercialisé avec le slogan : « Le bikini, la première bombe anatomique ! ». De quoi susciter à l'époque un véritable raz de marée de protestations[pourquoi ?]. Les autorités italiennes, espagnoles et belges en interdisent le port. En France, le maire[Lequel ?] de Biarritz aura recours[Quand ?] à un arrêté municipal pour bannir ces bouts de tissu de la plage du casino.
« Il y a eu Bikini avec sa parade de cochons déguisés en officiers supérieurs, ce qui ne manquerait pas de drôlerie si l'habilleuse n'était pas la mort. »
— André Breton, Le Libertaire, 21 octobre 1949, p.3
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