Essey-la-Côte est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle et la région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Essey (homonymie).
Essey-la-Côte | |
![]() Panorama du Haut de la Côte, depuis l'un des emplacements de l'ancien volcan. | |
![]() Héraldique |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Meurthe-et-Moselle |
Arrondissement | Lunéville |
Intercommunalité | Communauté de communes Meurthe, Mortagne, Moselle |
Maire Mandat |
Denis Ferry 2020-2026 |
Code postal | 54830 |
Code commune | 54183 |
Démographie | |
Population municipale |
78 hab. (2019 ![]() |
Densité | 12 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 25′ 30″ nord, 6° 28′ 07″ est |
Altitude | Min. 280 m Max. 415 m |
Superficie | 6,6 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Lunéville-2 |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
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Selon Jean Spaite, les gentilés seraient : les Aceyens et les Aceyennes[1] mais l'auteur ne cite aucune référence ce qui laisse planer un doute sur cette affirmation.
Vennezey | Giriviller | |
Saint-Boingt | ![]() |
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Damas-aux-Bois | Haillainville |
Le territoire de la commune a une superficie de 660 hectares, dont 160 environ de forêts communales. Il est situé en limite du département des Vosges.
La plus grande partie du territoire se situe dans le bassin versant du ruisseau le Paleboeuf qui est un affluent de l'Euron, lui-même affluent de la Moselle. Le Paleboeuf situé en limite Sud puis Est du territoire et reçoit les ruisseaux du Breuil, de Franc-fossé, du Rupt-de-la-Goule et du Goutal. Les versants Ouest et Sud-Ouest de la côte d'Essey font partie du bassin versant de l'Euron.
Le bâtiment de la Mairie est à 320 mètres d'altitude. Le territoire culmine à 422 mètres au sommet de la côte et le point le plus bas se situe à 285 mètres en limite du territoire de Giriviller.
Le village est traversé par la route départementale numéro 144 reliant Vennezey au Nord à Haillainville au Sud-Est. Les villages voisins de Damas-aux-Bois et de Giriviller sont reliés par des routes communales. Le village voisin de Saint-Boingt n'est pas directement accessible.
Une curiosité géologique peut être observée depuis le village d'Essey-la-Côte et les villages environnants. Il s'agit d'un ancien volcan culminant à 415 m (100 m de dénivelé par rapport au village d'Essey-la-Côte). Il s'est formé il y a quelque 27 millions d'années environ (Oligocène supérieur), lors de l'activité tertiaire du fossé rhénan[2].
Dans un article de 1885, Charles Velain publie un croquis représentant la côte d'Essey et la colline de la Molotte en coupe. Il y fait figurer cinq « cheminées » verticales qu'il appelle des « épanchements basaltiques » alignés selon un axe Sud-Est à Nord-Ouest. Le conduit de la Molotte est le plus important[3]. Si l'on se réfère à ce schéma, c'est donc bien l'ensemble de l'élévation qui est de nature volcanique et pas seulement l'une ou l'autre colline. Toujours selon le même alignement, Velain représente deux autres « cheminées » sur le territoire de Hadigny-les-Verrières, de part et d'autre de la route départementale no 32 et à proximité de l'ancienne ferme de Bédon (aujourd'hui démolie).
Dans les champs, on peut trouver des pierres noires, du basalte, qui ont jailli du volcan. Cette roche a été étudiée et datée en 1976 pour servir de standard géochimique (dit « basalte BR », classé parmi les Néphélinites à mélilite) au Centre de recherches pétrographiques et géochimiques (CRPG) de Nancy[4]. Ce standard est un étalon utilisé lors du contrôle et du calcul des analyses chimiques.
La composition de la roche magmatique la rapproche de roches de celles trouvées sur les pentes du Nyiragongo en République démocratique du Congo, sur la presqu'île du Cap-Vert à Dakar au Sénégal ou encore dans certaines zones de l'archipel d'Hawaï[2].
Au milieu du XIXe siècle, une carrière exploitait le basalte au lieu-dit La Molotte. Lors de la création de la ligne de chemin de fer Nancy-Sarrebourg, Les passages à niveaux furent pavés avec cette roche[5]. Selon le témoignage d'anciens habitants, au début du XXe siècle une voie ferrée étroite dite « voie de 60 » reliait encore cette carrière à la route départementale no 144, au lieu-dit derrière la chapelle. Un concasseur de pierres y avait été installé.
Essey-la-Côte est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[6],[7],[8]. La commune est en outre hors attraction des villes[9],[10].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (70,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (38,5 %), forêts (29,2 %), prairies (28,3 %), zones urbanisées (3,9 %), zones agricoles hétérogènes (0,1 %)[11].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[12].
Le village est mentionné sous le nom d'Alodium de Hassay en 1157 ; d'Accium et Aceium en 1189 ; Ascey en 1265 ; Assey en 1286 ; Escey en 1350 ; Asseyum en 1433 ; Essey près de Wenezey en 1533 ; Essey-en-Vosges en 1564 ; Essey les Vosges en 1614 (AD54 B7369) ; Essey-Sous-La-Côte en 1708 ; Haut-Essey en 1710, Essey-sous-la-Côte pendant la Révolution[13]. Henri Lepage indique aussi «Aciaca» mais ne précise pas à quelle date.
Selon Jean Spaite, le toponyme se serait formé sur la base du nom romain ACCIUS et signifierait : le domaine d'Accius[1]. Pour Aude Wirth, l'origine pourrait aussi être le nom gaulois ACIUS[14].
La «cheminée» principale du volcan s'appelle « la Molotte », qui est également le nom du lieu-dit jusqu'en 1990. Il s'agit de la colline secondaire sur le flanc Nord-Ouest de la côte d'Essey.
Au sommet de la côte d'Essey, les archéologues font état d'une castramétation antérieure à l'époque gallo-romaine. Il s'agirait d'une enceinte protohistorique qui aurait pu être l'un des habitats correspondant aux tertres de la Naguée et à ceux d'Haillainville et de Damas-aux-bois (voir ces communes sur Wikipedia). Des sondages réalisés en 1981 ont révélé les traces d'une occupation hallstattienne et d'une implantation gallo-romaine[15]. Aux abords de ce cône volcanique, il a également été découvert des outils paléolithiques en basalte[16].
Le territoire est traversé du Nord au Sud par une ancienne voie, probablement pré-romaine, dont on aperçoit encore quelques traces au lieu-dit "La Saux", à proximité du territoire de Damas-Aux-Bois. Selon l'Abbé Idoux, cette voie reliait Giriviller à Portieux. De son côté, Jean GODFRIN mentionne un diverticule entre Giriviller et Moyen[17]. Il ne peut s'agir que du prolongement de la voie de Portieux à Giriviller. Dans la monographie d'Essey-la-Côte, il est mentionné des vestiges de voie antique à proximité de la Chapelle. Elle serait orientée vers le nord-est. Il s'agit probablement d'un tronçon de la voie de la Saux[18].
Au haut Moyen Âge et selon la carte de A.Fournier, le village faisait partie du pagus calvomontensis que l'on appellera plus tard « le Chaumontois »[19]. Essey-la-Côte est mentionné dans une charte de Lorraine en 1157 à propos des revenus et possessions de l'abbaye de Belchamp[20]. Le nom du village est mentionné sous le nom d'Accium dans une charte de Pierre de Brixey, évêque de Toul, pour l'abbaye de Beaupré en 1189. À Cette période de l'histoire, le village fait partie du bailliage de Nancy.
Par un acte passé devant le duc Ferry au mois d'août 1291, Aubry de Haudonville, sa femme Hawis et leur fille Emeline vendent à l'abbaye de Moyenmoutier « tout l'éritage, toutes les censes, toutes droitures qu'ils avoient à Acey (Essey), Rozeruelles (Rozelieures) et on ban, à Venerzey (Vennezey), et on ban, en preiz, en boix et en champs »[21].
Dans une « littera patronatus de Vernezeyo » (lettre au patronage de Vennezey) écrite en latin en 1302, les habitants de « villæ Aceyo » (Essey-la-Côte) reconnaissent avoir la charge d'entretien de la toiture de la chapelle[22] (probablement l'ancienne église). Dans cette lettre, on apprend aussi que la communauté dépend de la paroisse de Vennezey, du doyenné de Flavigny et du diocèse de Toul. Il est également dit que le droit de patronage appartient à l'abbaye de Chaumouzey.
Le village dépendait de deux seigneuries distinctes. Celle qui était nommée « la Rue » appartenait au couvent de Moyenmoutier qui la céda à la fin du XVIIe siècle à l'abbaye Saint-Léopold de Nancy. L'autre seigneurie était nommée « la haute Essey » et dépendait du marquisat de Gerbéviller. Chaque seigneur avait ses officiers de justice qui « connaissaient » (traitaient) les affaires en première instance. Les appels étaient portés au bailliage de Nancy[21].
Le village a beaucoup souffert pendant la guerre de trente ans. En 1678, « il n'y avait plus assez d'habitants pour créer un Maire dans la seigneurie de la rue car toutes ses maisons étaient détruites »[21]. Cette dernière information est à prendre avec précaution car au XXe siècle, on pouvait voir plusieurs vieilles maisons de cette rue avec un linteau gravée au début du XVIIe siècle. En 1710, la communauté était composée de seulement 17 habitants[21].
En 1691, Gaston de Tornielle, marquis de Gerbéviller, vend à Laurent Pancheron, seigneur des hautes et basses Ferrières ses droits de seigneur de Giriviller et d'Essey-la-Côte pour 35 000 Frs barrois[23].
Selon l'édit du duc Léopold du , le village est rattaché au bailliage de Lunéville[24].
Le , Anne-Adrienne de Juvrecourt, veuve de Laurent Pancheron de son vivant seigneur de Serrières, reprend en fief du duc de Lorraine la terre et seigneurie d'«Essey-sous-la-côte»[25]. Selon Henri Lepage, il s'agit de la seigneurie dite «haute Essey» et Anne-Adrienne de Juvrecourt n'en reprend que les trois quarts.
Jusqu'à la Révolution, Essey-la-Côte était une annexe de la paroisse de Vennezey. En 1802, Essey devient une paroisse et Vennezey son annexe. En 1822 seulement, la forêt qui était commune avec Vennezey, est partagée entre les deux Communes[26].
Lors de la création des départements français « Essey-sous-la-Côte » a d'abord fait partie du Département des Vosges, District de Rambervillers, canton de Fauconcourt avant d'être rattaché au département de la Meurthe.
En 1792, le district de Lunéville condamne à la prison deux prêtres réfractaires qui avaient dit la messe et confessé à Essey-la-Côte[27].
Lorsque la médaille de Sainte-Hélène est créée, elle est attribuée à deux habitants de la commune ayant combattu sous le premier empire et qui sont encore vivants en 1857. Il s'agit de Nicolas Dablainville né en 1784. Il a été enrôlé dans un régiment de train des équipages de 1806 à 1814. Il fit la campagne de Prusse et d'Espagne. Le second est Jean-Nicolas Xoual né en 1785. Il faisait partie du 7e régiment d'artillerie à pied de 1813 à 1814. Il a participé au blocus de Mayence et est rentré en garnison à Auxonne[28].
Dans la Monographie éditée pour l'exposition universelle de 1889, il est indiqué au chapitre « cultures », 11 hectares de vignes et un hectare de houblonnière. À la même période, il est indiqué que les anciens du village parlent le « patois montagnard » tandis que les plus jeunes parlent le Français mélangé de patois. Le même document indique qu'il aurait existé un télégraphe aérien au sommet de la Côte. Cette indication est très curieuse car elle ne figure sur aucun autre document[26].
En août 1914 juste avant le début de la bataille de Rozelieures, les Allemands bombardent la Côte d'Essey de manière intensive. Selon Barrès, les tirs auraient duré 52 heures. Ce bombardement était inutile car aucune installation militaire n'était présente. Entre le 24 août et le début de septembre 1914, pendant le redéploiement des forces alliées entre la Grande Retraite et la première bataille de la Marne, la côte d'Essey « fume comme un volcan », du fait de son rôle important comme poste d'artillerie, notamment dans le secteur du 52e bataillon de chasseurs alpins[16],[29].
Mémoire des hommes recense 88 soldats français tués sur le territoire communal en 1914. Ce nombre ne tient pas compte des blessés qui ont été déplacés avant de mourir.
En janvier 1941, des loups sont aperçus sur le territoire. Il semble que ce soit le dernier signalement en Lorraine au XXe siècle[30]. La même année, Le Conseil Municipal est dissous par décision administrative du régime de Vichy[31].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Maires avant 1947
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1947 | 1962 | René Martin | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mai 1962 | 2001 | André Neige | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 2001 | En cours (au 23 mai 2020) |
Denis Ferry[32],[33] Réélu pour le mandat 2020-2026 |
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Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[35].
En 2019, la commune comptait 78 habitants[Note 2], en diminution de 9,3 % par rapport à 2013 (Meurthe-et-Moselle : +0,38 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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234 | 236 | 257 | 257 | 264 | 264 | 264 | 274 | 263 |
1856 | 1861 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
295 | 268 | 233 | 247 | 227 | 207 | 187 | 169 | 174 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
193 | 177 | 154 | 136 | 121 | 126 | 125 | 124 | 120 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 | 2017 |
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111 | 107 | 117 | 105 | 79 | 90 | 92 | 87 | 81 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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78 | - | - | - | - | - | - | - | - |
![]() |
Blason | De gueules à la montagne d’or chargée d’un pal de sable accompagnée en chef de deux alérions d’argent. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Les habitants étaient surnommés « les têtes de jotes »[1],[41]. Dans la langue locale, la « jote » est un chou.
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